• Allons, ange déchu, ferme ton aile rose ;
    Ôte ta robe blanche et tes beaux rayons d’or ;
    Il faut, du haut des cieux où tendait ton essor,
    Filer comme une étoile, et tomber dans la prose.

    Il faut que sur le sol ton pied d’oiseau se pose.
    Marche au lieu de voler : il n’est pas temps encor ;
    Renferme dans ton cœur l’harmonieux trésor ;
    Que ta harpe un...

  •  
    Il est une heure de silence
    Où la solitude est sans voix,
    Où tout dort, même l’Espérance;
    Où nul zéphyr ne se balance
    Sous l’ombre immobile des bois;

    Il est un âge où de la lyre
    L’âme aussi semble s’endormir,
    Où du poétique délire
    Le souffle harmonieux expire
    Dans le sein qu’il faisait frémir.

    L’oiseau qui...

  •  
    Quand j’entends disputer les hommes
    Sur Dieu qu’ils ne pénètrent point,
    Je me demande où nous en sommes :
    Hélas ! toujours au même point.

    Oui, j’entends d’admirables phrases,
    Des sons par la bouche ennoblis ;
    Mais les mots...

  •  
    Enivrons-nous de poésie
    ..............................
    Elle est un reste d’ambroisie
    Qu’aux mortels ont laissé les Dieux.
    BERANGER

    Déjà tu la connais, tu grandis sous son aile,
    Jeune enfant aux yeux noirs ; demeure-lui fidèle :
    Les fils de l’Hélicon, de leurs plus doux accords,
    A tes heureuses mains ont livré les trésors...

  • Par la surprise saisie,
    Une bouche qui buvait
    Au sein de la Poésie
    En sépare son duvet :

    — Ô ma mère Intelligence,
    De qui la douceur coulait
    Quelle est cette négligence
    Qui laisse tarir son lait ?

    À peine sur ta poitrine,
    Accablé de blancs liens,
    Me berçait l’onde marine
    De ton cœur chargé de biens ;

    ...

  • (extrait)

    - L'ange reste près d'elle ; il sourit à ses pleurs,
    Et resserre les noeuds de ses chaînes de fleurs ;
    Arrachant une plume à son aile azurée,
    Il la met dans la main qui s'était retirée.
    En vain, elle résiste, il triomphe... il sourit...
    Laissant couler ses pleurs, la jeune femme écrit.

  • Allons, ange déchu, ferme ton aile rose ;
    Ôte ta robe blanche et tes beaux rayons d'or ;
    Il faut, du haut des cieux où tendait ton essor,
    Filer comme une étoile, et tomber dans la prose.

    Il faut que sur le sol ton pied d'oiseau se pose.
    Marche au lieu de voler : il n'est pas temps encor ;
    Renferme dans ton coeur l'harmonieux trésor ;
    Que ta harpe...