• Sang de Dieu ! Balthazar, cette harangue est forte,
    Et Votre Sainteté n’y va pas de main morte.
    Par mes cornes, ma queue et mes griffes ! Le vieux
    Démosthènes, au Pnix, ne dégoisait pas mieux,
    Ni le bon Tullius sur les Rostres de Rome.
    Je suis émerveillé de pied en cap, cher homme !
    Tant le discours est vif, nerveux, précis, net, clair,
    Et siffle...

  • La Vierge au char de nacre, aux tresses dénouées,
    S’élance en souriant de la mer aux nuées
    Dans un brouillard de perle empli de flèches d’or.
    De son rose attelage elle presse l’essor ;

    Elle baigne le mont bleuâtre aux lignes calmes,
    Et la fraîche vallée où bercés sur les palmes,
    Les oiseaux au col rouge, au corps de diamant,
    Dans les nids attiédis...

  • La Vierge au char de nacre, aux tresses dénouées,
    S’élance en souriant de la mer aux nuées
    Dans un brouillard de perle empli de flèches d’or.
    De son rose attelage elle presse l’essor ;
    Elle baigne le mont bleuâtre aux lignes calmes,
    Et la...

  • La Vierge au char de nacre, aux tresses dénouées,
    S’élance en souriant de la mer aux nuées
    Dans un brouillard de perle empli de flèches d’or.
    De son rose attelage elle presse l’essor ;

    Elle baigne le mont bleuâtre aux lignes calmes,
    Et la fraîche vallée où bercés sur les palmes,
    Les oiseaux au col rouge, au corps de diamant,
    Dans les nids attiédis...

  • Le long des mers d’azur aux sonores rivages,
    Par les grands bois tout pleins de hurlements pieux,
    Tu passes lentement, mère antique des dieux,
              Sur le dos des lions sauvages.
    D’écume furieuse et de sueurs baignés,
    Les Nymphes de l’Ida, les sacrés Corybantes,
              Déchirent leurs robes tombantes,
              Et dansent par bonds effrénés....


  • ...

  • La terre était immense et la nue était morne,
    Et j’étais comme un mort en ma tombe enfermé ;
    Et j’entendais gémir dans l’espace sans borne
    Ceux dont le cœur saigna pour avoir trop aimé.

    Femmes, adolescents, hommes, vierges pâlies,
    Nés aux siècles anciens, enfants des jours nouveaux,
    Qui, rongés de désirs et de mélancolies,
    Se dressaient devant moi du...

  • Dans l’air léger, dans l’azur rose,
    Un grêle fil d’or rampe et luit
    Sur les mornes que l’aube arrose.

    Fleur ailée, au matin éclose,
    L’oiseau s’éveille, vole et fuit
    Dans l’air léger, dans l’azur rose.

    L’abeille boit ton âme, ô rose !
    L’épais tamarinier bruit
    Sous les mornes que l’aube arrose.

    La brume, qui palpite et n’ose,
    Par...

  • Dans le ciel clair rayé par l’hirondelle alerte,
    Le matin qui fleurit comme un divin rosier
    Parfume la feuillée étincelante et verte
    Où les nids amoureux, palpitants, l’aile ouverte,
    À la cime des bois chantent à plein gosier
    Le matin qui...

  • C’était un soir du monde austral océanique.
    Écarlate, à demi baigné des flots dormants,
    Le soleil flagellait de ses rayonnements
    Les longues houles d’or de la Mer Pacifique.

    Les lames, tour à tour, et près de s’assoupir,
    À travers le corail des récifs séculaires,
    S’en venaient, le marbrant de leurs écumes claires,
    S’éteindre sur le sable en un grave...