• [38] Zum Einschlafen zu Sagen

    Ich möchte Jemanden einsingen,
    bei Jemandem sitzen und sein.
    Ich möchte dich wiegen und kleinsingen
    und begleiten schlafaus und schlafein.
    5 Ich möchte der einzige...

  •  
    Amie des heures où aucun être ne reste,
    où tout se refuse au cœur amer ;
    consolatrice dont la présence atteste
    tant de caresses qui flottent dans l'air

    Si l'on renonce à vivre, si l'on renie
    ce qui était et ce qui peut arriver
    pense-t-on jamais assez à l'insistante amie
    qui à côté de nous fait son œuvre de fée.

  • C’est la vie au ralenti,
    C’est le cœur à rebours,
    C’est une espérance et demie :
    Trop et trop peu à son tour.

    5...

  •  
    Ô naître ardent et triste,
    mais à la vie convoqué,
    être celui qui assiste,
    tendre et bien habillé,
     
    à la multiple surprise
    qui ne vous engage point,
    et, bien mis, à la bien mise
    sourire de très loin.

  •  
    Tous mes adieux sont faits. Tant de départs
    m'ont lentement formés dès l'enfance.
    Mais je reviens encor, je recommence,
    ce franc retour libère mon regard.

    Ce qui me reste, c'est de le remplir,
    et ma joie toujours impénitente
    d'avoir aimé des choses ressemblantes
    à ces absences qui nous font agir.

  •  
    Un cygne avance sur l'eau
    tout entouré de lui-même,
    comme un glissant tableau ;
    ainsi à certains instants
    5...

  • Rose, eût-il fallu te laisser dehors,
    chère exquise ?
    Que fait une rose là où le sort
    sur nous s'épuise ?

    Point de retour. Te voici
    qui partages
    avec nous, éperdue, cette vie, cette vie
    qui n'est pas de ton âge.

  • Ô mes amis, vous tous, je ne renie
    aucun de vous ; ni même ce passant
    qui n'était de l'inconcevable vie
    qu'un doux regard ouvert et hésitant.

    Combien de fois un être, malgré lui,
    arrête de son oeil ou de son geste
    l'imperceptible fuite d'autrui,
    en lui rendant un instant manifeste.

    Les inconnus. Ils ont leur large part
    à notre sort...

  • Douce courbe le long du lierre,
    chemin distrait qu'arrêtent des chèvres ;
    belle lumière qu'un orfèvre
    voudrait entourer d'une pierre.

    Peuplier, à sa place juste,
    qui oppose sa verticale
    à la lente verdure robuste
    qui s'étire et qui s'étale.

  • Beau papillon près du sol,
    à l'attentive nature
    montrant les enluminures
    de son livre de vol.

    Un autre se ferme au bord
    de la fleur qu'on respire - :
    ce n'est pas le moment de lire.
    Et tant d'autres encor,

    de menus bleus, s'éparpillent,
    flottants et voletants,
    comme de bleues brindilles
    d'une lettre d'amour au vent,...