• Oui, si j'étais femme, aimable et jolie,
    Je voudrais, Julie,
    Faire comme vous ;
    Sans peur ni pitié, sans choix ni mystère,
    A toute la terre
    Faire les yeux doux.

    Je voudrais n'avoir de soucis au monde
    Que ma taille ronde,
    Mes chiffons chéris,
    Et de pied en cap être la poupée
    La mieux équipée
    De Rome à Paris.

    Je...

  • Sonnet

    Ainsi, quand la fleur printanière
    Dans les bois va s'épanouir,
    Au premier souffle du zéphyr
    Elle sourit avec mystère ;

    Et sa tige fraîche et légère,
    Sentant son calice s'ouvrir,
    Jusque dans le sein de la terre
    Frémit de joie et de désir.

    Ainsi, quand ma douce Marie
    Entr'ouvre sa lèvre chérie,
    Et lève, en chantant,...

  • Le soleil entraînant dans sa course lointaine
    Les brûlantes vapeurs, vers d'autres horizons,
    Ne dorait déjà plus la neige des tisons
    Que les brebis laissaient aux buissons de la plaine.

    L'âme était plus tranquille, et l'air était plus doux !
    Loin du regard de feu du soleil, l'atmosphère
    Des fleurs qui respiraient, à l'ombre de la terre,
    Exhalait...

  • A Herminie.

    Je suis blonde et charmante,
    Ailée et transparente,
    Sylphe, follet léger, je suis fille de l'air,
    Que puis-je avoir à craindre ?
    Une nuit de m'éteindre ?
    Qu'importe de mourir comme meurt un éclair !

    Je vole sur la nue ;
    Aux mortels inconnue,
    Je dispute en riant la vitesse aux zéphirs !
    Il n'est point de tempête...

  • Sonnet

    Quand par le dur hiver tristement ramenée
    La neige aux longs flocons tombe, et blanchit le toit,
    Laissez geindre du temps la face enchifrenée.
    Par nos nombreux fagots, rendez-moi l'âtre étroit !

    Par le rêveur oisif, la douce après-dinée !
    Les pieds sur les chenets, il songe, il rêve, il croit
    Au bonheur ! - il ne veut devant sa...

  • Sonnet

    La barque s'enfuyait sur l'onde fugitive ;
    La nuit se prolongeant comme un paisible soir
    A la lune du ciel pâle, méditative,
    Prêtait un doux abri dans son vêtement noir ;

    Dans le lointain brumeux une cloche plaintive
    Soupire un son pieux au clocher du manoir ;
    Le saint bruit vient passer à l'oreille attentive,
    Comme une ombre que...

  • Connaissez-vous mon Andalouse,
    Plus belle que les plus beaux jours,
    Folle amante, plus folle épouse,
    Dans ses amours, toute jalouse,
    Toute lascive en ses amours !

    Vrai dieu ! de ce que j'ai dans l'âme,
    Eussé-je l'enfer sous mes pas,
    Car un mot d'amour de ma dame
    A seul allumé cette flamme,
    Mon âme ne se plaindra pas !

    C'est...

  • A une jeune personne à la noble tournure, aux yeux grands et noirs.


    Celle que j'aime a de grands yeux
    Sous de brunes prunelles ;
    Celle que j'aime sous les cieux
    Est la belle des belles.
    Elle dore, embellit mes jours,
    Oh ! si j'étais à même,
    Mon Dieu, je voudrais voir toujours
    Celle que j'aime.

    Celle que j'aime est douce à voir,...

  • L'ombre
    Suit
    Sombre
    Nuit ;
    Une
    Lune
    Brune
    Luit.

    Tranquille
    L'air pur
    Distille
    L'azur ;
    Le sage
    Engage
    Voyage
    Bien sûr !

    L'atmosphère
    De la fleur
    Régénère
    La senteur,
    S'incorpore,
    Evapore
    Pour l'aurore
    Son odeur.

    Parfois la brise
    Des...

  • Sonnet

    Comme un pur stalactite, oeuvre de la nature,
    Le génie incompris apparaît à nos yeux.
    Il est là, dans l'endroit où l'ont placé les Cieux,
    Et d'eux seuls, il reçoit sa vie et sa structure.

    Jamais la main de l'homme assez audacieuse
    Ne le pourra créer, car son essence est pure,
    Et le Dieu tout-puissant le fit à sa figure ;
    Le...