Le ciel pleure ses larmes blanches
Sur les jours roses trépassés ;
Et les amours nus et gercés
Avec leurs ailerons cassés
Se sauvent, frileux, sous les branches.
Ils sont finis les soirs tombants,
Rêvés au bord des cascatelles.
Les Angéliques, où sont-elles !
Et leurs âmes de bagatelles,
Et leurs coeurs noués de rubans ?...
...
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Le silence descend en nous,
Tes yeux mi-voilés sont plus doux ;
Laisse mon coeur sur tes genoux.
Sous ta chevelure épandue
De ta robe un peu descendue
Sort une blanche épaule nue.
La parole a des notes d'or ;
Le silence est plus doux encor,
Quand les coeurs sont pleins jusqu'au bord.
Il est des soirs d'amour subtil,
Des... -
En printemps, quand le blond vitrier Ariel
Nettoie à neuf la vitre éclatante du ciel,
Quand aux carrefours noirs qu?éclairent les toilettes
En monceaux odorants croulent les violettes
Et le lilas tremblant, frileux encor d?hier,
Toujours revient en moi le songe absurde et cher
Que mes seize ans ravis aux candeurs des keepsakes
Vivaient dans les grands murs... -
Octobre est doux. - L'hiver pèlerin s'achemine
Au ciel où la dernière hirondelle s'étonne.
Rêvons... le feu s'allume et la bise chantonne.
Rêvons... le feu s'endort sous sa cendre d'hermine.
L'abat-jour transparent de rose s'illumine.
La vitre est noire sous l'averse monotone.
Oh ! le doux "remember" en la chambre d'automne,
Où des trumeaux... -
L'heure comme nous rêve accoudée aux remparts.
Penchés vers l'occident, nous laissons nos regards
Sur le port et la ville, où le peuple circule,
Comme de grands oiseaux tourner au crépuscule.
Des bassins qu'en fuyant la mer à mis à sec
Monte humide et puissante une odeur de varech.
Derrière nous, au fond d'une antique poterne,
S'ouvre, nue et déserte, une... -
Comme une grande fleur trop lourde qui défaille,
Parfois, toute en mes bras, tu renverses ta taille
Et plonges dans mes yeux tes beaux yeux verts ardents,
Avec un long sourire où miroitent tes dents...
Je t?enlace ; j?ai comme un peu de l?âpre joie
Du fauve frémissant et fier qui tient sa proie.
Tu souris... je te tiens pâle et l?âme perdue
De se sentir au... -
I
Ô Versailles, par cette après-midi fanée,
Pourquoi ton souvenir m'obsède-t-il ainsi ?
Les ardeurs de l'été s'éloignent, et voici
Que s'incline vers nous la saison surannée.
Je veux revoir au long d'une calme journée
Tes eaux glauques que jonche un feuillage roussi,
Et respirer encore, un soir d'or adouci,
Ta beauté plus touchante au... -
Je cherche les endroits où ta robe est allée,
Où flotte un souvenir de ta jupe envolée,
Où je retrouve encor dans l?air je ne sais quoi
Qui me fait palpiter le coeur, et qui fut toi.
Là, les yeux au plafond, pendant que mon cigare
Exhale un lent nuage azuré qui s?égare
Comme dans un brouillard matinal, je revois
Ton sourire, ton beau sourire d?autrefois... -
Une heure sonne au loin. - Je ne sais où je vais.
Oh ! J?ai le coeur si plein de toi, si tu savais !
Je te vois, je t?entends. Devant moi solitaire
Une apparition blanche frôle la terre,
Comme une fée au fond des clairières, le soir.
Et cette ombre d?amour si radieuse à voir,
Elle a tes yeux, tes yeux d?émeraude, ô ma vie,
Dont la douceur étrange aux longs... -
C?est un soir tendre comme un visage de femme.
Un soir étrange, éclos sur l?hiver âpre et dur,
Dont la suavité, flottante au clair-obscur,
Tombe en charpie exquise aux blessures de l?âme.
Des verts angelisés... des roses d?anémie...
L?Arc-de-Triomphe au loin s?estompe velouté,
Et la nuit qui descend à l?Occident bleuté
Verse aux nerfs douloureux la très...