Dans les grottes sans fin brillent les Stalactites.
Du cyprès gigantesque aux fleurs les plus petites,
Un clair jardin s'accroche au rocher spongieux,
Lys de glace, roseaux, lianes, clématites.
Des thyrses pâlissants, bouquets prestigieux,
Naissent, et leur éclat mystique divinise
Des villes de féerie au vol prodigieux.
Voici les Alhambras...
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Enfuyons-nous, mes amis ! se peut-il
Qu'à ces bourgeois le destin nous condamne ?
Allons revoir, dans le rêve subtil
Où son amant se fait gratter le crâne,
Titania baisant la tête d'âne.
Partons, avec nos appâts d'oiseleurs !
Cherchons les doux sommeils ensorceleurs ;
Allons au bois riant où Puck s'attarde,
Voir Fleur des Pois et sur son lit de fleurs... -
Comme le Cygne allait nageant
Sur le lac au miroir d'argent,
Plein de fraîcheur et de silence,
Les Corbeaux noirs, d'un ton guerrier,
Se mirent à l'injurier
En volant avec turbulence.
Va te cacher, vilain oiseau !
S'écriaient-ils. Ce damoiseau
Est vêtu de lys et d'ivoire !
Il a de la neige à son flanc !
Il se montre couvert de blanc
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Fille du grand Daumier ou du sublime Cham,
Toi qui portes du reps et du madapolam,
O Muse de Paris ! toi par qui l'on admire
Les peignoirs érudits qui naissent chez Palmyre,
Toi pour qui notre siècle inventa les corsets
A la minute, amour du puff et du succès !
Toi qui chez la comtesse et chez la chambrière
Colportes Marivaux retouché par Barrière,... -
Oui, pour le moins, laissez-moi, jeune Ismène,
Pleurer tout bas ; si jamais, inhumaine,
J'osais vous peindre avec de vrais accents
Le feu caché qu'en mes veines je sens,
Vous gémiriez, cruelle, de ma peine.
Par ce récit, l'aventure est certaine,
Je changerais en amour votre haine,
Votre froideur en désirs bien pressants,
Oui, pour le moins.
... -
Jeune homme sans mélancolie,
Blond comme un soleil d'Italie,
Garde bien ta belle folie.
C'est la sagesse ! Aimer le vin,
La beauté, le printemps divin,
Cela suffit. Le reste est vain.
Souris, même au destin sévère :
Et, quand revient la primevère,
Jettes-en les fleurs dans ton verre.
Au corps sous la tombe enfermé,
Que... -
La sombre forêt, où la roche
Est pleine d'éblouissements
Et qui tressaille à mon approche,
Murmure avec des bruits charmants.
Les fauvettes font leur prière ;
La terre noire après ses deuils
Refleurit, et dans la clairière
Je vois passer les doux chevreuils.
Voici la caverne des Fées
D'où fuyant vers le bleu des cieux,
Montent des... -
Le pêcheur, vidant ses filets,
Voit les poissons d'or de la Loire
Glacés d'argent sur leur nageoire
Et mieux vêtus que des varlets.
Teints encor des ardents reflets
Du soleil et du flot de moire,
Le pêcheur, vidant ses filets,
Voit les poissons d'or de la Loire.
Les beaux captifs, admirez-les !
Ils brillent sur la terre noire,... -
Aimons-nous et dormons
Sans songer au reste du monde !
Ni le flot de la mer, ni l'ouragan des monts,
Tant que nous nous aimons
Ne courbera ta tête blonde,
Car l'amour est plus fort
Que les Dieux et la Mort !
Le soleil s'éteindrait
Pour laisser ta blancheur plus pure.
Le vent, qui jusqu'à terre incline la forêt,
En passant n'oserait
... -
Quand les trois déités à la charmante voix
Aux pieds du blond Pâris mirent leur jalousie,
Pallas dit à l'enfant: Si ton coeur m'a choisie,
Je te réserverai de terribles exploits.
Junon leva la tête, et lui dit : Sous tes lois
Je mettrai, si tu veux, les trônes de l'Asie,
Et tu dérouleras ta riche fantaisie
Sur les fronts inclinés des peuples et des rois...