• Soumets la Terre,
    Les fleurs, les bois,
    Lyre ! à ta voix,
    A ton mystère.

    Que rien n’altère
    Les saintes lois,
    Soumets la Terre,
    Les fleurs, les bois.

    Dompte Cythère !
    Charme à la fois
    Le lys des rois
    Et la panthère ;
    Soumets la Terre !

  • Ce bon élixir, le Café
    Met dans nos cœurs sa flamme noire ;
    Grâce à lui, fier de sa victoire,
    L’esprit subtil a triomphé.

    Faux Lignon que chantait d’Urfé,
    Tu ne nous en fait plus accroire ;
    Ce bon élixir, le Café
    Met dans nos cœurs sa flamme noire.

    Ne faisons qu’un auto-da-fé
    Des vieux mensonges de l’Histoire ;
    Et mêlons, sans peur...

  • J’ai fait allumer un grand Feu,
    Tout est clos, fenêtre et volets.
    Je veux lire, viens, Rabelais ;
    Ce temps-ci m’intéresse peu.

    La flamme de rose et de bleu
    Teint ma chambre comme un palais ;
    J’ai fait allumer un grand Feu,
    Tout est clos, fenêtre et volets.

    Foin des gens qui parlent hébreu !
    Foin des songeurs tristes et laids !
    O...

  • Tout est ravi quand vient le Jour
    Dans les cieux flamboyants d’aurore.
    Sur la terre en fleur qu’il décore
    La joie immense est de retour.

    Les feuillages au pur contour
    Ont un bruissement sonore ;
    Tout est ravi quand vient le Jour
    Dans les cieux flamboyants d’aurore.

    La chaumière comme la tour
    Dans la lumière se colore,
    L’eau murmure...

  • Lorsque s’éveille le Matin
    Au Luxembourg encor désert,
    En chantant dans le gazon vert,
    Les oiselets font leur festin.

    Les feuilles sont comme un satin
    Des larmes de la nuit couvert,
    Lorsque s’éveille le Matin
    Au Luxembourg encor désert.

    Le moineau du quartier Latin,
    Pour qui se donne le concert,
    A des miettes pour son dessert,...

  • Je vais voir, quand il est Midi,
    Les estampes du quai Voltaire,
    Fragonard qui ne peut se taire,
    Et Boucher toujours étourdi.

    Debucourt est fort applaudi,
    Boilly plaît au célibataire ;
    Je vais voir, quand il est Midi,
    Les estampes du quai Voltaire.

    Mais Wateau, nautonier hardi,
    C’est toi surtout, cœur solitaire,
    C’est toi qu’en la...

  • Te voilà, rire du Printemps !
    Les thyrses des lilas fleurissent ;
    Les amantes qui te chérissent
    Délivrent leurs cheveux flottants.

    Sous les rayons d’or éclatants
    Les anciens lierres se flétrissent.
    Te voilà, rire du Printemps !
    Les thyrses de lilas fleurissent.

    Couchons-nous au bord des étangs,
    Que nos maux amers se guérissent !
    ...

  • On cause, chez Victor Hugo,
    Sans redouter nul pianiste.
    Tout flûtiste ou violoniste
    Est reçu là comme Iago.

    Vînt-il de Siam ou du Congo,
    Pas d’accueil pour le symphoniste ;
    On cause, chez Victor Hugo,
    Sans redouter nul pianiste.

    A d’autres La Reine Indigo,
    Ce chef-d’œuvre d’un harmoniste,
    Même Le Petit Ébéniste,
    ...

  • Miss Ellen, versez-moi le Thé
    Dans la belle tasse chinoise,
    Où des poissons d’or cherchent noise
    Au monstre rose épouvanté.

    J’aime la folle cruauté
    Des chimères qu’on apprivoise :
    Miss Ellen, versez-moi le Thé
    Dans la belle tasse chinoise.

    Là, sous un ciel rouge irrité,
    Une dame fière et sournoise
    Montre en ses longs yeux de...

  • Dans la pourpre de ce vieux Vin
    Une étincelle d’or éclate ;
    Un rayon de flamme écarlate
    Brille en son flot sombre et divin.

    Comme dans l’œil d’un vieux Sylvain
    Qu’une Nymphe caresse et flatte,
    Dans la pourpre de ce vieux Vin
    Une étincelle d’or éclate.

    Il ne coulera pas en vain !
    A le voir mon cœur se dilate :
    Il n’est pas de ceux qu...