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    Tiède et blanc était le sein.
    Toute blanche était la chatte.
    Le sein soulevait la chatte.
    La chatte griffait le sein.

    Les oreilles de la chatte
    Faisaient ombre sur le sein.
    Rose était le bout du sein,
    Comme le nez de la chatte.

    Un signe noir sur le sein
    Intrigua longtemps la chatte ;
    Puis, vers d’autres jeux, la chatte...

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    Au bord d’un lac doré par l’aube qui s’éveille,
    Où l’asphodèle embaume, où jase maint oiseau,
    Entre des oliviers dont le front s’ensoleille,
    Sous un abri de toile ombreux comme un berceau,
    La Vierge mère est là qui tourne son fuseau,
    Au bord d’un lac doré par l’aube qui s’éveille.

    À sa gauche, tout près, son enfant gracieux,
    — Sur lequel de la...

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    C’est, à peu près, Montmartre, en été, les dimanches
    Jérusalem rayonne au loin ;
    Les gibets sont bien droits sur des dalles bien blanches ;
    Le brin d’herbe est fait avec soin ;
    Un fort joli sentier conduit à la montagne,
    Ceux-ci viennent, ceux-là s’en vont ;
    Une fillette a l’air de dire à sa compagne :
    « Viens-tu voir là-haut ce qu’ils font...

  • L'ombre s'évapore
    Et déjà l'aurore
    De ses rayons dore,
    Les toits d'alentour,
    Les lampes pâlissent
    Les maisons blanchissent,
    Les marchés s'emplissent,
    Ou a vu le jour.

    De La Villette,
    Dans sa charrette,
    Suzon brouette
    Ses fleurs sur le quai :
    Et de Vincennes
    Gros-Pierre amène
    Ses fruits que traîne
    Un âne...

  • En tous lieux la foule
    Par torrents s'écoule ;
    L'un court, l'autre roule :
    Le jour baisse et fuit.
    Les affaires cessent;
    Les dîners se pressent,
    Les tables se dressent ;
    Il est bientôt nuit.

    Là, je devine
    Poularde fine,
    Et bécassine,
    Et dindon truffé ;
    Plus loin je hume
    Salé, légume,
    Cuits dans l'écume
    D...

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    ANTOINE CALYBITE.

    Sur la cime ombragée, où tout seul j’ai gravi,
    Mais où d’autres bientôt, sans crainte, m’ont suivi ;
    Au-dessus des cités, que la folie agite :
    Ici, je prie en paix, j’étudie et médite !

      L’esprit bruyant et vain de ce siècle agité,
    C’est l’excentrique esprit de la publicité !
    Ce Siècle d’action, ce Siècle de ...

  • L'apprenti point trop maigrelet, quinze ans, pas beau,
    Gentil dans sa rudesse un peu molle, la peau
    Mate, œil vif et creux, sort de sa cotte bleue,
    Fringante et raide au point, sa déjà grosse queue
    Et pine la patronne, une grosse encore bien,
    Pâmée au bord du lit dans quel maintien vaurien,
    Jambes en l'air et seins au clair, avec un geste !
    A voir le...

  • Au village, en juillet. Un soleil accablant.
    Ses lunettes au nez, le vieux charron tout blanc
    Répare, près du seuil, un timon de charrue.
    Le curé tout à l’heure a traversé la rue,
    Nu-tête. Les trois quarts ont sonné, puis plus rien,
    Sauf monsieur le marquis, un gros richard terrien,
    Qui passe, en berlingot et la pipe à la bouche,
    Et qui, pour délivrer...

  • Enclavé dans les rails, engraissé de scories,
    Leur petit potager plaît à mes rêveries.
    Le père est aiguilleur à la gare de Lyon.
    Il fait honnêtement et sans rébellion
    Son dur métier. Sa femme, hélas ! qui serait blonde,
    Sans le sombre glacis du charbon, le seconde.
    Leur enfant, ange rose éclos dans cet enfer
    Fait des petits châteaux avec du mâchefer....

  • ... Le soir descend. Sur la neige des frissons roses
    Courent, qui la font palpiter comme une chair ;
    Et les toits des chalets, par leurs trappes mi-closes,
    Laissent un filet bleu monter dans le ciel clair. [...]