LETTRE

Éloigné de vos yeux, Madame, par des soins
Impérieux (j’en prends tous les dieux à témoins),
Je languis et je meurs, comme c’est ma coutume
En pareil cas, et vais, le cœur plein d’amertume,
À travers des soucis où votre ombre...

Quand même tu dirais
Que tu me trahirais
Si c’était ton caprice,
Qu’est-ce que me ferait
Ce terrible secret
Si c’était mon caprice !

De quand même t’aimer,
— Dusses-tu le blâmer,
Ou plaindre mon caprice,
D’être si bien à toi
Qu’il ne...

Parmi l’obscur champ de bataille
Rôdant sans bruit sous le ciel noir
Les loups obliques font ripaille
Et c’est plaisir que de les voir,

Agiles, les yeux verts, aux pattes
Souples sur les cadavres mous,
— Gueules vastes et têtes plates —
Joyeux, hérisser...

Tu m’as, ces pâles jours d’automne blanc, fait mal
À cause de tes yeux où fleurit l’animal,
Et tu me rongerais, en princesse Souris,
Du bout fin de la quenotte de ton souris,
Fille auguste qui fis flamboyer ma douleur
Avec l’huile rancie encor de ton vieux pleur !...

Mais après les merveilles
Qui n’ont pas de pareilles
De l’épaule et du sein,
Faut sur un autre mode
Dresser une belle ode
Au glorieux bassin.

Faut célébrer la blanche
Souplesse de la hanche
Et sa mate largeur,
Dire le ventre opime
Et...

Quand Marco passait, tous les jeunes hommes
Se penchaient pour voir ses yeux, des Sodomes
Où les feux d’Amour brûlaient sans pitié
Ta pauvre cahute, ô froide Amitié ;
Tout autour dansaient des parfums mystiques
Où l’âme, en pleurant, s’anéantissait.
Sur ses...

Sur mon front, mille fois solitaire,
Puisque je dois dormir loin de toi,
La lune déjà maligne en soi,
Ce soir jette un regard délétère.

Il dit ce regard — pût-il se taire !
Mais il ne prétend pas rester coi, —
Qu’il n’est pas sans toi de paix pour moi ;...

Même quand tu ne bandes pas,
Ta queue encor fait mes délices
Qui pend, blanc d’or entre tes cuisses,
Sur tes roustons, sombres appas.

— Couilles de mon amant, sœurs fières
À la riche peau de chagrin
D’un brun et rose et purpurin,
Couilles farceuses et...

Mes amants n’appartiennent pas aux classes riches :
Ce sont des ouvriers faubouriens ou ruraux,
Leur quinze et leurs vingt ans sans apprêts sont mal chiches
De force assez brutale et de procédés gros.

Je les goûte en habits de travail, cotte et veste ;
Ils ne...

Et je t’attends en ce café,
Comme je le fis en tant d’autres,
Comme je le ferais, en outre,
Pour tout le bien que tu me fais.

Tu sais, parbleu ! que cela m’est
Égal aussi bien que possible :
Car, mon cœur, il n’est telles cibles...
Témoin les belles...