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    O femme, que veux-tu ? - Parthénope, un asile.
    - Quel est ton crime ? - Aucun. - Qu’as-tu fait ? - Des ingrats.
    - Quels sont tes ennemis ? - Ceux qu’affranchit mon bras ;
    Hier on m’adorait, aujourd’hui l’on m’exile.
    - Comment dois-tu payer mon hospitalité ?
    - Par des périls d’un jour et des lois éternelles.
    - Qui t’osera poursuivre au sein de ma cité...

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    Arrête, gondolier ; que ta barque un moment
    Cesse de fendre les lagunes :
    L'essor qu'elle a reçu va mourir lentement
    Sur les sables noirs de ces dunes.
    Gondolier, je reviens : je viens dans un moment
    Prêter l'oreille aux infortunes
    De Clorinde et de son amant.

    Souvent un étranger, qui parcourait ces rives,
    Prit plaisir aux accords de vos...

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    Le voilà, ce vieux môle où j'errai si souvent !
    Ainsi grondaient alors les rafales du vent,
    Quand aux pâles clartés des fanaux de la Hève
    Si tristes à minuit,
    Le flux, en s'abattant pour envahir la grève,
    Blanchissait dans la nuit.

    Au souffle du matin qui déchirait la brume,
    Ainsi sur mes cheveux volait la fraîche écume ;
    Et quand à leur...

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    Marchons, le ciel s'abaisse, et le jour pâlissant
    N'est plus à son midi qu'un faible crépuscule ;
    Le flot qui vient blanchir les restes du port Jule
    Grossit, et sur la cendre expire en gémissant.
    Cet orage éloigné que l'Eurus nous ramène
    Couvre de ses flancs noirs les pointes de Misène ;
    Avançons, et, foulant d'un pied religieux
    Ces rivages...

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    « En Europe ! en Europe !—Espérez !—Plus d'espoir ?
    « — Trois jours, leur dit Colomb, et je vous donne un monde
    Et son doigt le montrait, et son œil, pour le voir,
    Perçait de l'horizon l'immensité profonde.
    Il marche, et des trois jours le premier jour a lui ;
    Il marche, et l'horizon recule devant lui ;
    Il marche, et le jour baisse. Avec l'azur de l'...

  • Aux bords du Simoïs, les Troyennes captives
    Ensemble rappelaient, par des hymnes pieux,
    De leurs félicités les heures fugitives,
    Et, le deuil sur le front, les larmes dans les yeux,
              Adressaient de leurs voix plaintives
    Aux restes d’Ilion ces éternels adieux :

    CHŒUR
    D’un peuple d’exilés déplorable patrie,
    Ton empire n’est plus, et ta...

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    « Le soleil a paru : sa clarté menaçante
    Du fer des boucliers jaillit en longs reflets.
    Les guerriers sont debout, immobiles, muets ;
    Ils pressent de leurs dents leur lèvre frémissante.
    Tous, pleins d’un vague effroi qu’ils ont peine à cacher,
    Attendent le péril, sans pouvoir le chercher.
    Moment d’un siècle ! Horrible attente !
    Ah ! Quand...

  • Sachez envelopper, selon la convenance,
    D’un petit conte aimable, une grave ordonnance.
    Il faut d’un peu de miel, avec dextérité,
    Couvrir les bords du vase où l’on boit la santé :
    Le Tasse nous l’a dit, et ces fous de poètes
    Nous offrent quelquefois d’excellentes recettes.
    Le malade distrait se sent mieux quand il rit ;
    Et, pour guérir le corps, je m’...

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    Debout ! mânes sacrés de mes concitoyens !
    Venez ; inspirez-les, ces vers où je vous chante.
    Debout, morts immortels, héroïques soutiens
    De la liberté triomphante !

    Brûlant, désordonné, sans frein dans son essor,
    Comme un peuple en courroux qu'un même cri soulève,.
    Que cet hymne vers vous s'élève
    De votre sang qui fume encor !
    Quels sont...

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    Par les flots balancée, une barque légère
    Hier m'avait porté sur ce vaste vaisseau
    Qui fatiguait le golfe et sa vaine colère
    D'un inébranlable fardeau.
    Ses longs mâts dans les deux montaient en pyramides :
    Comme un serpent ailé, leur flamme au sein des airs
    Déroulait ses anneaux rapides,
    Et j'admirais ce noir géant des mers,
    Armé d'un...