Ouverte en large éclair, parmi les brumes,
Une avenue ;
Et Saint Georges, fermentant d’ors,
Avec des plumes et des écumes,
Au poitrail blanc de son cheval, sans mors,
Descend.
L’équipage diamantaire
Fait de sa chute, un triomphal chemin
De la pitié du ciel, vers notre terre.
Héros des joyeuses vertus auxiliaires,
...
Lorsque Joseph d’Arimathie
Eut descendu le Christ raide, livide et froid,
Du sommet de la croix,
Et que la garde et que la foule étaient parties
...
LA SAINT-PIERRE
Dès le matin, les chevaux plaquent
Leurs sabots lourds, parmi les flaques
Du vieux pavé.
Elles sont quatre à me parler : leurs voix d’ailleurs
Toutes frêles, entre leurs lèvres lentes,
Sont calmantes et réchauffantes,
Comme leurs robes et leurs mantes.
L’une est le bleu pardon, l’autre la bonté blanche,
La troisième l’amour pensif, la dernière le don
D’être, même pour les méchants, le sacrifice.
Chacune a bu dans le...
En automne, parmi les brumes,
Et qu’une à une
Les lanternes, sur le trottoir,
S’allument,
Les mantelets profonds et noirs
Des vieilles femmes de la ville,
Tantôt dans l’ombre ou la clarté,
Vont, à la file,
Vers les quartiers que tranquillisent
Les églises.
...Depuis l’été que se brisa sur elle
Le dernier coup d’éclair et de tonnerre,
Le silence n’est point sorti
De la bruyère.
Autour de lui, là-bas, les clochers droits
Secouent leur cloche, entre leurs doigts,
Autour de lui, rôdent les attelages,
Avec leur charge à triple étage,
Autour de lui, aux lisières des sapinières,
...
Décembre, avec ses ciseaux lourds,
Coupe les plus longs pans de lumière et de jour
Au manteau clair des dernières journées.
Chacun revient vers les quatre heures ;
On a lavé le linge et baratté le beurre....
Des nuages, couleur de marbre,
Volent, à travers le ciel fou ;
« Eh la lune, garde à vous ! »
L’espace meugle et se déchire.
Sous l’écorce, par leurs fentes,
On écoute pleurer et rire
Les arbres.
« Eh la lune, garde à vous ! »
Votre face de cristal blanc
Va choir morte, parmi l’étang,
Cassée aux angles des vaguettes,
Les troncs...
Les champs,
De l’un à l’autre bout des plaines,
Gonflent leurs flots inapaisés sous les haleines
Du vent qui naît à l’aube et s’endort au couchant.
C’est l’heure où la verdure, à l’ombre, est déjà noire ;
Mais les moissons, avec leurs feux, avec leurs moires
...
On ferme ! On ferme ! Et les veuves de noir vêtues,
À pas feutrés et lents, s’en vont sous leurs manteaux,
Et font tinter de lourds deniers en des plateaux
Placés dans l’ombre, au pied de géantes statues,
Comme les larges mains mendiantes de Dieu.
Au fond, l’autel éteint ses fleurs étincelantes,
Et les veuves glissent lentes et dévalantes
Vers la ville...