• Le vieux Loth ronflait au fond de sa caverne ;
    Assises à côté d’une pâle lanterne,
    Ses deux filles en pleurs se rappelaient tout bas
    Les plaisirs de Sodome et ne s’endormaient pas.
    L’aînée avait vingt ans, une figure altière,
    L’œil bleu et des cheveux rejetés en arrière,
    Des trésors sous sa robe et des doigts exercés…
    La plus jeune était blonde, avait...

  • RÉCITATIF

    Je cherche en vain le repos qui me fuit.
    Mon cœur et plein des douleurs de la France.
    Jusqu’en ces lieux déserts, dans l’ombre et le silence
    De la patrie en deuil le malheur me poursuit.

    CHANT

    Sombre forêt, retraite solitaire,
    Muets témoins de mes secrets ennuis,
    A mes regards, de mon pauvre pays
    Cachez du moins la honte et...

  • Nous venions de voir le taureau,
    Trois garçons, trois fillettes.
    Sur la pelouse, il faisait beau,
    Et nous dansions un boléro
    Au son des castagnettes :
    « Dites-moi, voisin,
    Si j’ai bonne mine,
    Et si ma basquine
    Va bien ce matin.
    Vous me trouvez la taille fine ?...
    Ah ! ah !
    Les filles de Cadix aiment assez cela. »

    Et nous...

  • Ni ce moine rêveur, ni ce vieux charlatan,
    N'ont deviné pourquoi Mariette est mourante.
    Elle est frappée au cœur, la belle indifférente;
    Voilà son mal, - elle aime. - Il est cruel pourtant
    De voir entre les mains d'un cafard et d'un âne,
    Mourir cette superbe et jeune courtisane.
    Mais chacun a son jour, et le sien est venu;
    Pour moi, je ne crois guère à...

  • Connais-tu deux pestes femelles
    Et jumelles
    Qu’un beau jour tira de l’enfer
    Lucifer ?

    L’une au teint blême, au cœur de lièvre,
    C’est la Fièvre ;
    L’autre est l’Insomnie aux grands yeux
    Ennuyeux.

    Non pas cette fièvre amoureuse,
    Trop heureuse,
    Qui sait chiffonner l’oreiller
    Sans bâiller ;

    Non pas cette...

  • Heureux le voyageur que sa ville chérie
    Voit rentrer dans le port, aux premiers feux du jour !
    Qui salue à la fois le ciel et la patrie,
    La vie et le bonheur, le soleil et l’amour !
    – Regardez, compagnons, un navire s’avance.
    La mer, qui l’emporta, le rapporte en cadence,
    En écumant sous lui, comme un hardi coursier,
    Qui, tout en se cabrant, sent son...