• La maison serait pleine de roses et de guêpes.
    On y entendrait, l’après-midi, sonner les vêpres ;
    et les raisins couleurs de pierre transparente
    sembleraient dormir au soleil sous l’ombre lente.
    Comme je t’y aimerais. Je te donne tout mon cœur
    qui a vingt-quatre ans, et mon esprit moqueur,
    mon orgueil et ma poésie de roses blanches ;
    et pourtant je ne...

  • France, au lieu de pleurer l'éclipse de ta gloire,
    Reporte ici les yeux, et pense à ton histoire ;
    Rappelle à ton esprit quels merveilleux exploits
    T'ont de tes oppresseurs délivrée autrefois ;
    Apprends, quelques revers que le ciel te destine,
    À ne jamais douter de la faveur divine,
    À garder ton courage, à croire en tes destins ;
    Et si les nations, des...

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    DANS le vieil hôtel catholique
    J’aime surtout la grande cour
    Où veille un fantôme de tour
    Sur lequel un lierre s’applique.

    Un platane mélancolique
    Y garde avec un vague amour
    Une urne à l’austère contour
    Où dort, sans doute, une relique

    Dans sa niche aux coins vermoulus
    La vieille Pomone n’a plus
    De fruits à sa tête meurtrie...

  • Neige endolorissante et morne, tu déroules
    Ta nappe liliale au toit cher que je sais,
    Neige endolorissante, ô neige qui t’écroules !

    Et la maison vieillote aux carreaux verts cassés
    A des airs de jeunesse et de pâle frileuse
    Et ne se souvient plus des contes jacassés :

    Des contes jacassés, au soir, par la fileuse,
    En la cuisine antique où le pot...

  • À CAMÉLINAT, membre de la Commune.

    Voyez ce bâtiment doré,
    Des badauds si fort admiré,
    Mais de solidité factice.
    Cave tassant, gros mur fendu,
    L’étayer serait temps perdu.
        Cette propriété
        Croule de vétusté,
    Il est temps qu’on la démolisse !
     
    Un banquier loge à l’entresol :
    Là, de l’industrie et du sol...

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                                MOI

    Quel fardeau te pèse, ô mon âme !
    Sur ce vieux lit des jours par l’ennui retourné,
    Comme un fruit de douleurs qui pèse aux flancs de femme
    Impatient de naître et pleurant d’être né ?
    La nuit tombe, ô mon âme ! un peu de veille encore !
    Ce coucher d’un soleil est d’un autre l’aurore.
    Vois comme avec tes sens s’...

  • Voici l'heure où le pré, les arbres et les fleurs
    Dans l'air dolent et doux soupirent leurs odeurs.

    Les baies du lierre obscur où l'ombre se recueille
    Sentant venir le soir se couchent dans leurs feuilles,

    Le jet d'eau du jardin, qui monte et redescend,
    Fait dans le bassin clair son bruit rafraîchissant ;

    La paisible maison respire au jour qui...

  • Que me fait le coteau, le toit, la vigne aride ?
    Que me ferait le ciel, si le ciel était vide ?
    Je ne vois en ces lieux que ceux qui n'y sont pas !
    Pourquoi ramènes-tu mes regrets sur leur trace ?
    Des bonheurs disparus se rappeler la place,
    C'est rouvrir des cercueils pour revoir des trépas !


    Le mur est gris, la tuile est rousse,
    L'hiver a...

  • Pourtant le soir qui tombe a des langueurs sereines
    Que la fin donne à tout, aux bonheurs comme aux peines ;
    Le linceul même est tiède au coeur enseveli :
    On a vidé ses yeux de ses dernières larmes,
    L'âme à son désespoir trouve de tristes charmes,
    Et des bonheurs perdus se sauve dans l'oubli.

    Cette heure a pour nos sens des impressions douces
    Comme des...

  • (extraits)

    Quel fardeau te pèse, ô mon âme !
    Sur ce vieux lit des jours par l'ennui retourné,
    Comme un fruit de douleurs qui pèse aux flancs de femme
    Impatient de naître et pleurant d'être né ?
    La nuit tombe, ô mon âme ! un peu de veille encore !
    Ce coucher d'un soleil est d'un autre l'aurore.
    Vois comme avec tes sens s'écroule ta prison !
    Vois...