• J’entends, par-dessus les campagnes,
    Planer les cloches du pays
    Et déjà je ne peux plus voir
    Les contours des tours rondes.

    La nuit, la mer, deux rubans bleus
    Qu’ornemente l’or des étoiles,
    Ont roulé dans leurs plis
    Les bords de l’île.
    Tout s’éloigne,
    Tout se coule dans le silence.
    Près de ma bouche,
    Muets, les vents se...

  • Je ne viens pas ce soir vaincre ton corps, ô bête
    En qui vont les péchés d’un peuple, ni creuser
    Dans tes cheveux impurs une triste tempête
    Sous l’incurable ennui que verse mon baiser.
     
    Je demande à ton lit le lourd sommeil sans songes
    Planant sous les rideaux inconnus du remords,
    Et que tu peux goûter après tes noirs mensonges,
    Toi qui sur le...

  • Tranquille et nu se pose au-dessus du blasphème
    le pied d’une petite enfant Nazaréenne.

  • D'un sommeil plus tranquille à mes Amours rêvant
    J'éveille avant le jour mes yeux et ma pensée,
    Et cette longue nuit si durement passée,
    Je me trouve étonné de quoi je suis vivant.

    Demi désespéré je jure en me levant
    D'arracher cet objet à mon âme insensée,
    Et soudain de ses voeux ma raison offensée
    Se dédit et me laisse aussi fol que devant....

  • Reste tranquille, si soudain
    l'Ange à ta table se décide ;
    efface doucement les quelques rides
    que fait la nappe sous ton pain.

    Tu offriras ta rude nourriture
    pour qu'il en goûte à son tour,
    et qu'il soulève à sa lèvre pure
    un simple verre de tous les jours.

    Ingénuement, en ouvrier céleste,
    il prête à tout une calme attention ;...

  • Le coq chante là-bas ; un faible jour tranquille
    Blanchit autour de moi ;
    Une dernière flamme aux portes de la ville
    Brille au mur de l'octroi.

    Ô mon second berceau, Paris, tu dors encore
    Quand je suis éveillé
    Et que j'entends le pouls de mon grand coeur sonore
    Sombre et dépareillé.

    Que veut-il, que veut-il, ce coeur ? malgré la cendre...

  • Dis-moi, ma simple et ma tranquille amie,
    Dis, combien l'absence, même d'un jour,
    Attriste et attise l'amour ,
    Et le réveille, en ses brûlures endormies ?

    Je m'en vais au-devant de ceux
    Qui reviennent des lointains merveilleux
    Où, dès l'aube, tu es allée ;
    Je m'assieds sous un arbre, au détour de l'allée ;
    Et, sur la route, épiant leur venue,
    ...