• Je sais, quand le midi leur fait désirer l'ombre,
    Entrer à pas muets sous le roc frais et sombre,
    D'où parmi le cresson et l'humide gravier
    La naïade se fraye un oblique sentier.
    Là j'épie à loisir la nymphe blanche et nue
    Sur un banc de gazon mollement étendue,
    Qui dort, et sur sa main, au murmure des eaux,
    Laisse tomber son front couronné de roseaux...

  • L'aube, l'ombre, le soir, l'espace et les étoiles ;
    Ce que la nuit recèle ou montre entre ses voiles,
    Se mêle à la ferveur de notre être exalté.
    Ceux qui vivent d'amour vivent d'éternité.

    Il n'importe que leur raison adhère ou raille
    Et leur tende, debout, sur ses hautes murailles,
    Au long des quais et des havres ses flambeaux clairs ;
    Eux, sont...

  • L'ombre est lustrale et l'aurore irisée.
    De la branche, d'où s'envole là-haut
    L'oiseau,
    Tombent des gouttes de rosée.

    Une pureté lucide et frêle
    Orne le matin si clair
    Que des prismes semblent briller dans l'air.
    On écoute une source ; on entend un bruit d'ailes.

    Oh ! que tes yeux sont beaux, à cette heure première
    Où nos étangs d'...

  • Il n'est que l'ombre de la treille
    Pour se rafraîchir plaisamment
    Et n'y a ombre sa pareille
    Ni qui tienne plus fraîchement,
    Et si est saine grandement.
    Puis troncs, branches, fruits et la feuille
    (Mais qu'en leur saison on les cueille),
    Tout est à l'homme secourable,
    Et (qui est plus grande merveille)
    Leur liqueur est très profitable.