• Le ris de ma Maistresse est un Printemps de roses,
    De boutons, et d'oeillets, et sa chaste beauté
    Représente à mes yeux la chaleur d'un Esté,
    Alors que sur les champs sont les grappes descloses.

    Elle tiendroit en soy toutes douceurs encloses,
    Si un Automne, hélas ! qui est sa chasteté,
    Et un Yver fascheux, qui est sa cruauté,
    Ne faisoyent dans mon...

  • Je veux aymer ardentement,
    Aussi veus-je qu'egallement
    On m'ayme d'une amour ardente :
    Toute amitié froidement lente
    Qui peut dissimuler son bien
    Ou taire son mal, ne vaut rien,
    Car faire en amours bonne mine
    De n'aymer point c'est le vray sine*.

    Les amans si frois en esté
    Admirateurs de chasteté,
    Et qui morfondus petrarquisent,...

  • Puisse advenir que ma fiere Maistresse
    Voyant le lict de mon sombre repos,
    En souspirant me tienne ce propos,
    La larme à l'oeil et le sein en tristesse :

    Ô sainct dépost, enfant de ma rudesse,
    Qui tien mon coeur enlacé dans tes os,
    Reçoi benin ces pleurs et ces sanglots,
    Et les regrets que je respans sans cesse :

    Tu gis icy pour m'aimer...