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    Renversé doucement dans les bras de Thaïs,
    Le front ceint d’un léger nuage,
    Je lui disois : lorsque tu me souris,
    Peut-être sur ma tête il s’élève un orage.
    Que pense-t-on de mes écrits ?
    Je dois aimer mes vers, puisqu’ils sont ton ouvrage.
    Occuperai-je les cent voix
    De la vagabonde déesse ?
    À ses faveurs pour obtenir des droits,
    ...

  • Quand le poëte passe en l’avril de sa vie,
    Il cueille avec amour les fleurs de son chemin,
    La grappe du lilas, l’étoile du jasmin,
    Le doux myosotis dont son âme est ravie.

    Tantôt c’est pour Ninon, tantôt c’est pour Sylvie ;
    Pour orner le corsage ou pour fleurir la main ;
    — Souvenirs de la veille — espoir du lendemain,
    O poëtes, cueillez ! le ciel vous...

  • J'irai, j'irai porter ma couronne effeuillée
    Au jardin de mon père où revit toute fleur ;
    J'y répandrai longtemps mon âme agenouillée :
    Mon père a des secrets pour vaincre la douleur.

    J'irai, j'irai lui dire au moins avec mes larmes :
    " Regardez, j'ai souffert... " Il me regardera,
    Et sous mes jours changés, sous mes pâleurs sans charmes,
    Parce qu'il...

  • Et je voudrais aussi ma couronne d'épines
    Et pour chaque pensée, une, rouge, à travers
    Le front, jusqu'au cerveau, jusqu'aux frêles racines
    où se tordent les maux et les rêves forgés
    En moi, par moi. Je la voudrais comme une rage,
    Comme un buisson d'ébène en feu, comme des crins
    D'éclairs et de flammes, peignés de vent sauvage;
    Et ce seraient mes vains et...