Sois le bienvenu, rouge Automne,
Accours dans ton riche appareil,
Embrase le coteau vermeil
Que la vigne pare et festonne.
Père, tu rempliras la tonne
Qui nous verse le doux sommeil ;
Sois le bienvenu, rouge Automne,
Accours dans ton riche appareil.
Déjà la Nymphe qui s'étonne,
Blanche de la nuque à l'orteil,
Rit aux chants ivres de...
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Un tout petit pamphlétaire
Voudrait se tenir debout
Sur le fauteuil de Voltaire.
Je vois sous ce mousquetaire,
Dont le manteau se découd,
Un tout petit pamphlétaire.
Renvoyez au Finistère
Le grain frelaté qu'il moud
Sur le fauteuil de Voltaire.
Il sera le caudataire
Du fameux Taine, et, par goût,
Un tout petit... -
Muse au beau front, muse sereine,
Plus de satire, j'y consens.
N'offensons pas avec ma haine
Le calme éther d'où tu descends.
Je chante en ces vers caressants
Une lèvre de pourpre, éclose
Sous l'éclair des cieux rougissants,
Ici tout est couleur de rose.
Ma guerrière a le front d'Hélène.
Son long regard aux feux puissants
Resplendit comme... -
Moi, je regardais ce cou-là.
Maintenant chantez, me dit Paule.
Avec des mines d'Attila,
Moi, je regardais ce cou-là.
Puis, un peu de temps s'écoula...
Qu'elle était blanche, son épaule !
Moi, je regardais ce cou-là ;
Maintenant chantez, me dit Paule. -
Camille, en dénouant sur votre col de lait
Vos cheveux radieux plus beaux que ceux d'Hélène,
Égrenez tour à tour, ainsi qu'un chapelet,
Ces guirlandes de fleurs sur ces tapis de laine.
Tandis que la bouilloire, éveillée à demi,
Ronfle tout bas auprès du tison qui s'embrase,
Et que le feu charmant, tout à l'heure endormi,
Mélange l'améthyste avec la... -
C'est un palais du dieu, tout rempli de sa gloire.
Cariatides soeurs, des figures d'ivoire
Portent le monument qui monte à l'éther bleu,
Fier comme le témoin d'une immortelle histoire.
Quoique l'archer Soleil avec ses traits de feu
Morde leurs seins polis et vise à leurs prunelles,
Elles ne baissent pas les regards pour si peu.
Même le lourd... -
Page blanche, allons, étincelle !
Car ce rondeau, je le cisèle
Pour la reine de la chanson,
Qui rit du céleste Enfançon
Et doucement vous le musèle.
Zéphyre l'évente avec zèle,
Et pour ne pas vivre sans elle,
Titania donnerait son
Page.
Le bataillon de la Moselle
A sa démarche de gazelle
Eût tout entier payé rançon... -
Ô colombe qui meurs dans le ciel azuré,
Rouvre un instant les yeux, mourante aux blanches ailes !
Le vautour qui te tue expire, déchiré
Par des flèches mortelles.
Va, tu tombes vengée, ô victime, et ta soeur
Peut voir, en traversant la forêt d'ombre pleine,
L'oiseau tout sanglant pendre au carquois d'un chasseur
Qui passe dans la plaine.
Le... -
Vous en qui je salue une nouvelle aurore,
Vous tous qui m'aimerez,
Jeunes hommes des temps qui ne sont pas encore,
Ô bataillons sacrés !
Et vous, poëtes, pleins comme moi de tendresse,
Qui relirez mes vers
Sur l'herbe, en regardant votre jeune maîtresse
Et les feuillages verts !
Vous les lirez, enfants à chevelure blonde,
Coeurs tout... -
I
Je vois au grand soleil tes cheveux insolents
Rayonner et frémir, dignes d'un chant lyrique.
Jaunes comme l'arc d'or de la nymphe homérique,
Ils courent sur ton sein par de hardis élans.
Et l'ivoire qui mord leurs anneaux ruisselants,
Avant de contenir cette extase féerique
Arrêterait plutôt les fleuves d'Amérique
Où la neige des monts...