• Un hydrolat lacrymal lave
    Les cieux vert-chou
    Sous l'arbre tendronnier qui bave,
    Vos caoutchoucs

    Blancs de lunes particulières
    Aux pialats ronds,
    Entrechoquez vos genouillères,
    Mes laiderons !

    Nous nous aimions à cette époque,
    Bleu laideron !
    On mangeait des oeufs à la coque
    Et du mouron !

    Un soir, tu me sacras poète...

  • Qu'est-ce pour nous, mon coeur, que les nappes de sang
    Et de braise, et mille meurtres, et les longs cris
    De rage, sanglots de tout enfer renversant
    Tout ordre ; et l'Aquilon encor sur les débris ;

    Et toute vengeance ? Rien !... - Mais si, toute encor,
    Nous la voulons ! Industriels, princes, sénats :
    Périssez ! puissance, justice, histoire : à bas !
    Ça...

  • Depuis huit jours, j'avais déchiré mes bottines
    Aux cailloux des chemins. J'entrais à Charleroi.
    - Au Cabaret-Vert : je demandai des tartines
    De beurre et du jambon qui fût à moitié froid.

    Bienheureux, j'allongeai les jambes sous la table
    Verte : je contemplai les sujets très naïfs
    De la tapisserie. - Et ce fut adorable,
    Quand la fille aux tétons...

  • Entends comme brame
    près des acacias
    en avril la rame
    viride du pois !

    Dans sa vapeur nette,
    vers Phoebé ! tu vois
    s'agiter la tête
    de saints d'autrefois...

    Loin des claires meules
    des caps, des beaux toits,
    ces chers Anciens veulent
    ce philtre sournois...

    Or ni fériale
    ni astrale ! n'est
    la brume qu'exhale...

  • Loin des oiseaux, des troupeaux, des villageoises,
    Je buvais, accroupi dans quelque bruyère
    Entourée de tendres bois de noisetiers,
    Par un brouillard d'après-midi tiède et vert.

    Que pouvais-je boire dans cette jeune Oise,
    Ormeaux sans voix, gazon sans fleurs, ciel couvert.
    Que tirais-je à la gourde de colocase ?
    Quelque liqueur d'or, fade et qui fait...

  • - Elle était fort déshabillée
    Et de grands arbres indiscrets
    Aux vitres jetaient leur feuillée
    Malinement, tout près, tout près.

    Assise sur ma grande chaise,
    Mi-nue, elle joignait les mains.
    Sur le plancher frissonnaient d'aise
    Ses petits pieds si fins, si fins.

    - Je regardai, couleur de cire,
    Un petit rayon buissonnier
    Papillonner...

  • Je vis assis, tel qu'un ange aux mains d'un barbier,
    Empoignant une chope à fortes cannelures,
    L'hypogastre et le col cambrés, une Gambier
    Aux dents, sous l'air gonflé d'impalpables voilures.

    Tels que les excréments chauds d'un vieux colombier,
    Mille Rêves en moi font de douces brûlures :
    Puis par instants mon coeur triste est comme un aubier
    Qu'...

  • La Rivière de Cassis roule ignorée
    En des vaux étranges :
    La voix de cent corbeaux l'accompagne, vraie
    Et bonne voix d'anges :
    Avec les grands mouvements des sapinaies
    Quand plusieurs vents plongent.

    Tout roule avec des mystères révoltants
    De campagnes d'anciens temps ;
    De donjons visités, de parcs importants :
    C'est en ces bords qu'on entend...

  • Le Printemps est évident, car
    Du coeur des Propriétés vertes,
    Le vol de Thiers et de Picard
    Tient ses splendeurs grandes ouvertes !

    Ô Mai ! quels délirants culs-nus !
    Sèvres, Meudon, Bagneux, Asnières,
    Ecoutez donc les bienvenus
    Semer les choses printanières !

    Ils ont shako, sabre et tam-tam,
    Non la vieille boîte à bougies,
    Et des...

  • Et la Mère, fermant le livre du devoir,
    S'en allait satisfaite et très fière, sans voir,
    Dans les yeux bleus et sous le front plein d'éminences,
    L'âme de son enfant livrée aux répugnances.

    Tout le jour il suait d'obéissance ; très
    Intelligent ; pourtant des tics noirs, quelques traits
    Semblaient prouver en lui d'âcres hypocrisies.
    Dans l'ombre des...