• Une dentelle s'abolit
    Dans le doute du Jeu suprême
    A n'entrouvrir comme un blasphème
    Qu'absence éternelle de lit.

    Cet unanime blanc conflit
    D'une guirlande avec la même,
    Enfui contre la vitre blême
    Flotte plus qu'il n'ensevelit.

    Mais chez qui du rêve se dore
    Tristement dort une mandore
    Au creux néant musicien

    Telle que...

  • Ses purs ongles très-haut dédiant leur onyx,
    L'Angoisse, ce minuit, soutient, lampadophore,
    Maint rêve vespéral brûlé par le Phénix
    Que ne recueille pas de cinéraire amphore

    Sur les crédences, au salon vide : nul ptyx,
    Aboli bibelot d'inanité sonore,
    (Car le Maître est allé puiser des pleurs au Styx
    Avec ce seul objet dont le Néant s'honore.)
    ...

  • La chevelure vol d'une flamme à l'extrême
    Occident de désirs pour la tout éployer
    Se pose (je dirais mourir un diadème)
    Vers le front couronné son ancien foyer

    Mais sans or soupirer que cette vive nue
    L'ignition du feu toujours intérieur
    Originellement la seule continue
    Dans le joyau de l'oeil véridique ou rieur

    Une nudité de héros tendre...

  • Rien au réveil que vous n'ayez
    Envisagé de quelque moue
    Pire si le rire secoue
    Votre aile sur les oreillers

    Indifféremment sommeillez
    Sans crainte qu'une haleine avoue
    Rien au réveil que vous n'ayez
    Envisagé de quelque moue

    Tous les rêves émerveillés
    Quand cette beauté les déjoue
    Ne produisent fleur sur la joue
    Dans l'oeil...

  • A la fenêtre recélant
    Le santal vieux qui se dédore
    De sa viole étincelant
    Jadis avec flûte ou mandore,

    Est la Sainte pâle, étalant
    Le livre vieux qui se déplie
    Du Magnificat ruisselant
    Jadis selon vêpre et complie :

    A ce vitrage d'ostensoir
    Que frôle une harpe par l'Ange
    Formée avec son vol du soir
    Pour la délicate phalange...

  • Yeux, lacs avec ma simple ivresse de renaître
    Autre que l'histrion qui du geste évoquais
    Comme plume la suie ignoble des quinquets,
    J'ai troué dans le mur de toile une fenêtre.

    De ma jambe et des bras limpide nageur traître,
    A bonds multipliés, reniant le mauvais
    Hamlet ! c'est comme si dans l'onde j'innovais
    Mille sépulcres pour y vierge disparaître....

  • Las du triste hôpital, et de l'encens fétide
    Qui monte en la blancheur banale des rideaux
    Vers le grand crucifix ennuyé du mur vide,
    Le moribond sournois y redresse un vieux dos,

    Se traîne et va, moins pour chauffer sa pourriture
    Que pour voir du soleil sur les pierres, coller
    Les poils blancs et les os de la maigre figure
    Aux fenêtres qu'un beau rayon...

  • Pas les rafales à propos
    De rien comme occuper la rue
    Sujette au noir vol de chapeaux ;
    Mais une danseuse apparue

    Tourbillon de mousseline ou
    Fureur éparses en écumes
    Que soulève par son genou
    Celle même dont nous vécûmes

    Pour tout, hormis lui, rebattu
    Spirituelle, ivre, immobile
    Foudroyer avec le tutu,
    Sans se faire autrement...

  • Ta paille azur de lavandes,
    Ne crois pas avec ce cil
    Osé que tu me la vendes
    Comme a l'hypocrite s'il

    En tapisse la muraille
    De lieux les absolus lieux
    Pour le ventre qui se raille
    Renaître aux sentiments bleus.

    Mieux entre une envahissante
    Chevelure ici mets-la
    Que le brin salubre y sente
    Zéphirine, Paméla...

  • Que l'on m'enterre un matin
    De soleil, pour que nul n'essuie,
    Suivant mon cortège incertain,
    De vent, de bourrasque ou de pluie.
    Car, n'ayant jamais fait de mal
    A quiconque ici, je désire,
    Quand mon cadavre sépulcral
    Aura la pâleur de la cire,
    Ne pas, en m'en allant, occire
    Des suites d'un rhume fâcheux
    Quelque pauvre dévoué sire...