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    À Henri Mercier.

    Avec les fleurs, avec les femmes,
    Avec l’absinthe, avec le feu,
    On peut se divertir un peu,
    Jouer son rôle en quelque drame.

    L’absinthe bue un soir d’hiver
    Éclaire en vert l’âme enfumée,
    Et les fleurs, sur la bien-aimée
    Embaument devant le feu clair.

    Puis les baisers perdent leurs charmes,
    ...

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    Je veux ensevelir au linceul de la rime
    Ce souvenir, malaise immense qui m’opprime.

                                *

    Quand j’aurai fait ces vers, quand tous les auront lus
    Mon mal vulgarisé ne me poursuivra plus.

                                *

    Car ce mal est trop grand pour que seul je le garde
    Aussi, j’ouvre mon âme à la foule criarde.

    ...
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    À Ernest Cabaner.

    Mille étés et mille hivers
    Passeront sur l’univers,
    Sans que du poète-dieu
    Li-taï-pé meurent les vers,
    Dans l’Empire du milieu.

                                *

    Sur notre terre exilé,
    Il contemplait désolé

    Le ciel, en se souvenant
    Du beau pays étoilé
    Qu’il habite maintenant.

    Il...

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    À Michel Eudes.

    Les êtres trépignants, amoureux de l’utile,
    Passent le temps fuyard à des combinaisons
    D’actions au porteur, de canaux, de maisons
    De commerce, où leur sens s’éteint ou se mutile.

    D’autres ont ici-bas un but aussi futile,
    Fabriquant des tableaux, des vers, des oraisons,
    Cela, pour que leur nom, durant quelques...

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    Sur des chevaux de bois enfiler des anneaux,
    Regarder un caniche expert aux dominos,
    Essayer de gagner une oie avec des boules,
    Respirer la poussière et la sueur des foules,
    Boire du coco tiède au gobelet d’étain
    De ce marchand miteux qui fait ter lin tin tin,
    Rentrer se coucher seul, à la fin de la foire,
    Dormir tranquillement en attendant la...

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    Après avoir vidé toutes les coupes, toutes !
    Il faut enfin rentrer ; car mes fibres dissoutes,
    Dans les cafés criards, hantés par les catins,
    Ont froid dans la nuit lourde et les douteux matins.
    Marchons. Voici grouiller déjà les gens des halles.
    Je rougis, maraîchers, à voir vos blouses sales,
    Que rafraîchit l’odeur lointaine des labours.
    ...

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    À André Gill.

    Sous un roi d’Allemagne, ancien,
    Est mort Gottlieb le musicien.
        On l’a cloué sous les planches.
                Hou ! hou ! hou !
        Le vent souffle dans les branches.

    Il est mort pour avoir aimé
    La petite Rose-de-Mai.
        Les filles ne sont pas franches.
                Hou ! hou ! hou !
        Le...

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    À Stéphane Mallarmé.

    Après le bain, la chambrière
    Vous coiffe. Le peignoir ruché
    Tombe un peu. Vous écoutez, fière,
    Les madrigaux de la psyché.

    Mais la psyché pourtant, Madame,
    Vous dit : « Ce corps vainement beau,
    Caduc abri d’un semblant d’âme
    Ne peut éviter le tombeau.

    « Alors cette masse charnelle
    ...

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    Versailles où l’éclat des roses s’échelonne,
    Les jardins suspendus jadis à Babylone,
    Et les fruits de rubis des Mille et une Nuits,
    Ont charmé longuement mes innocents ennuis,
    Mais, à présent, mûri par notre époque triste,
    Je fuis ces visions qui poursuivent l’artiste,
    Et mon regard rêveur s’abaisse volontiers
    Vers la loge, où, contents...

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    Ayant tout essayé, blême, je ne crois plus
    Aux amoureux musclés, soupeurs et chevelus ;
    Car moi, qui suis mourant à toutes les minutes,
    Tué par la recherche inquiète et les luttes
    Littéraires, je crains l’épuisante douceur
    Des chauds oaristys. Je voudrais une sœur,
    Une femme rêvant avec moi, côte à côte,
    Frissonnante, croyant qu’elle fait une...