• Amis ! l'ennui nous tue, et le sage l'évite !
    Venez tous admirer la fête où vous invite
    Néron, César, Consul pour la troisième fois ;
    Néron, maître du monde et dieu de l'harmonie,
    Qui, sur le mode d'Ionie,
    Chante, en s'accompagnant de la lyre à dix voix !

    Que mon joyeux appel sur l'heure vous rassemble !
    Jamais vous n'aurez eu tant de plaisirs...

  • Dieu du peuple et des rois, des cités, des campagnes,
    De Luther, de Calvin, des enfants d'Israël,
    Dieu que le Guèbre adore au pied de ses montagnes,
    En invoquant l'astre du ciel !

    Ici sont rassemblés sous ton regard immense
    De l'empire français les fils et les soutiens,
    Célébrant devant toi leur bonheur qui commence,
    Égaux à leurs yeux comme aux...

  • Sur le Mariage de tres-illustres Prince et Princesse

    HENRI DE LORRAINE DUC DE GUYSE
    ET
    CATARINE DE CLEVES CONTESSE D'EU.

    A TRES-ILLUSTRES PRINCE ET PRINCESSE ESPOUSEZ.

    Heureux les Rois que Dieu tant favorise,
    Qu'il les eslit pour sa France regir,
    Tels qu'il luy plaist, de pere en fils choisir,
    Tous tres-chrestiens et maintenans l'...

  • A nous les bois et leurs mystères,
    Qui pour nous n'ont plus de secrets !
    A nous le fleuve aux ondes claires
    Où se reflète la forêt,
    A nous l'existence sauvage
    Pleine d'attraits et de douleurs !
    A nous les sapins dont l'ombrage,
    Nous rafraîchit dans nos labeurs.
    Dans la forêt et sur la cage
    Nous sommes trente voyageurs.

    Bravant la foudre...

  • Un de ses bras fléchit sous son cou qui le presse,
    L'autre sur son beau front retombe avec mollesse,
    Et le couvre à demi :
    Telle, pour sommeiller, la blanche tourterelle
    Courbe son cou d'albâtre et ramène son aile
    Sur son oeil endormi !

    Le doux gémissement de son sein qui respire
    Se mêle au bruit plaintif de l'onde qui soupire
    À flots harmonieux...

  • Naples, 1822.

    Si tu pouvais jamais égaler, ô ma lyre,
    Le doux frémissement des ailes du zéphyre
    À travers les rameaux,
    Ou l'onde qui murmure en caressant ces rives,
    Ou le roucoulement des colombes plaintives,
    Jouant aux bords des eaux ;

    Si, comme ce roseau qu'un souffle heureux anime,
    Tes cordes exhalaient ce langage sublime,
    Divin...

  • Viens, cherchons cette ombre propice
    Jusqu'à l'heure où de ce séjour
    Les fleurs fermeront leur calice
    Aux regards languissants du jour.
    Voilà ton ciel, ô mon étoile !
    Soulève, oh ! soulève ce voile,
    Éclaire la nuit de ces lieux ;
    Parle, chante, rêve, soupire,
    Pourvu que mon regard attire
    Un regard errant de tes yeux.

    Laisse-moi...

  • Pourquoi de tes regards percer ainsi mon âme ?
    Baisse, oh ! baisse tes yeux pleins d'une chaste flamme :
    Baisse-les, ou je meurs.
    Viens plutôt, lève-toi ! Mets ta main dans la mienne,
    Que mon bras arrondi t'entoure et te soutienne
    Sur ces tapis de fleurs.

    ............................................

    Aux bords d'un lac d'azur il est une colline...

  • Un jour, le temps jaloux, d'une haleine glacée,
    Fanera tes couleurs comme une fleur passée
    Sur ces lits de gazon ;
    Et sa main flétrira sur tes charmantes lèvres
    Ces rapides baisers, hélas ! dont tu me sèvres
    Dans leur fraîche saison.

    Mais quand tes yeux, voilés d'un nuage de larmes,
    De ces jours écoulés qui t'ont ravi tes charmes
    Pleureront...

  • Pourquoi sous tes cheveux me cacher ton visage ?
    Laisse mes doigts jaloux écarter ce nuage :
    Rougis-tu d'être belle, ô charme de mes yeux ?
    L'aurore, ainsi que toi, de ses roses s'ombrage.
    Pudeur ! honte céleste ! instinct mystérieux,
    Ce qui brille le plus se voile davantage ;
    Comme si la beauté, cette divine image,
    N'était faite que pour les cieux !
    ...