• Tous ceux qui s’appelaient en se tendant les bras,
    Grands éplorés toujours loin de leurs Eurydices,
    Martyres des exils plus longs que les supplices,
    Cher ange de la Mort, tu les rapprocheras.

    Tu sculptes dans l’éther de bien beaux Alhambras,
    Pour y perpétuer nos furtives délices,
    Et dans ton saint mépris pour les hymens factices,
    Où l’homme a désuni,...

  • I

    Toutes deux mourront vierges.....

    II

    L’une,
    Corps en fleurs et cœur en éveil,
    Est une plébéienne brune,
    Une brave enfant du soleil.

    Vision de grâce robuste,...

  • Lorsque nous revenons de Perpignan la nuit,
    Vers toi mon cœur plus libre et plus léger s’élance
    Vers tes yeux alanguis de noble nonchalance,
    Pôle mystérieux dont l’aimant me conduit.

    Une douceur lactée emplit les cieux : le bruit
    Glisse mélodieux à travers le silence.
    L’apaisement s’étend ainsi qu’une aile immense ;
    La clarté pacifique aux fronts des...

  • Veux-tu, sur les grands monts aux vertes chevelures,
    Où l’haleine des soirs balsamiques t’attend,
    Voir aux molles lueurs de Vesper hésitant,
    Des chevriers tardifs les étranges allures ;

    Et sur ces flancs ouvrés en mille dentelures
    Me dire ces vieux airs où le cœur se plaît tant,
    D’une bouche enfantine et le sein palpitant
    Comme un doux gonflement de...

  • Il est de par le monde une vierge proscrite,
    Etre toujours maudit & toujours redouté,
    Fuyant sous les clameurs d’une foule hypocrite
    Qui peut tout lui ravir, hors l’immortalité.

    Elle est belle, & pourtant son radieux visage
    S’assombrit, traversé par des plis soucieux :
    On dirait un superbe & morne paysage
    Où l’ombre se répand sur l’or...

  • La femme de Danton, douce même à la mort,
    Paisible elle s’est endormie
    Comme un lac par un soir sans brise ou dans un port
    Une voile en pleine accalmie.

    Quoi ! cette âme, la joie aimante du foyer...

  • Pareil à ces men-hir qu’aiment les clairs de lune,
    Lanjuinais est un dur combattant ; la tribune
    Tressaille sous son poids impérieux ; Danton
    Estime les assauts de ce rude Breton
    Et les coups de bélier que lance cette tête ;
    La mêlée effrayante est sa vie et sa fête.
    Autour de lui, combat des Trente, tu renais
    Par les grands jours d’orage où parle...