• Je vous aime, ô jeune fille !
    Aussi, lorsque je vous vois,
    Mon regard de bonheur brille,
    Aussi tout mon sang pétille
    Lorsque j’entends votre voix.

    Douce à mon amour timide,
    Vous en accueillez l’aveu,
    Mais sans qu’un rayon humide
    Argente votre œil limpide,
    Lac pur où dort le ciel bleu.

    Pourquoi cette retenue ?
    Entre nous, rien...

  • Messieurs les Sénateurs, Messieurs les Députés,
    Merveilleux orateurs justement réputés,
    L’humble cabinet qui devant vous se présente
    N’a d’autre ambition à l’époque présente
    Que de continuer avec conviction
    Cette œuvre d’entente et conciliation
    Républicaines commencée en la journée
    Du trois Décembre...


  • La chevelure vol d’une flamme à l’extrême
    Occident de désirs pour la tout déployer
    Se pose (je dirais mourir un diadème)
    Vers le front couronné son ancien foyer

    Mais sans or soupirer que cette vive nue
    L’ignition du feu toujours intérieur
    Originellement la seule continue
    Dans le joyau de l’œil véridique ou rieur

    Une...

  • Femme, sitôt que ton regard
    Eut transpercé mon existence,
    J'ai renié vingt espérances,
    J'ai brisé, d'un geste hagard,
    Mes dieux, mes amitiés anciennes,
    Toutes les lois, toutes les chaînes,
    Et du passé fait un brouillard.

    J'ai purifié de scories
    Mes habitudes et mes goûts ;
    J'ai précipité dans l'égout
    D'étourdissantes jongleries ;...

  • L'amour que je sens, l'amour qui me cuit,
    Ce n'est pas l'amour chaste et platonique,
    Sorbet à la neige avec un biscuit ;
    C'est l'amour de chair, c'est un plat tonique.

    Ce n'est pas l'amour des blondins pâlots
    Dont le rêve flotte au ciel des estampes.
    C'est l'amour qui rit parmi des sanglots
    Et frappe à coups drus l'enclume des tempes.

    C'est l...