XVIII
ÉCRIT SUR LA VITRE D’UNE FENÊTRE FLAMANDE
J’aime le carillon dans tes cités antiques,
Ô vieux pays gardien de tes mœurs domestiques,
Noble Flandre, où le Nord se réchauffe engourdi
Au soleil de Castille et s’accouple au Midi...
ÉCRIT SUR LA VITRE D’UNE FENÊTRE FLAMANDE
J’aime le carillon dans tes cités antiques,
Ô vieux pays gardien de tes mœurs domestiques,
Noble Flandre, où le Nord se réchauffe engourdi
Au soleil de Castille et s’accouple au Midi...
Vieux lierre, frais gazon, herbe, roseaux, corolles ;
Église où l’esprit voit le Dieu qu’il rêve ailleurs ;
...
Elle passa, je crois qu’elle m’avait souri.
C’était une grisette ou bien une houri.
Je ne sais si l’effet fut moral ou physique,
Mais son pas en marchant faisait une musique.
Quoi ! Ton pavé bruyant et fangeux, ô Paris,
A de ces visions ineffables ! Je pris
Ses yeux fixés sur moi pour deux étoiles bleues.
Fraîche et joyeuse enfant ! Moineaux et...
Dans ta haute demeure
Dont l’air est étouffant,
De l’accent dont on pleure
Tu chantes, douce enfant.
Tu chantes, jeune fille.
Ton père, c’est le roi.
Autour de toi tout brille,
Mais tout soupire en toi.
Pense, mais sans rien dire ;
Aimer t’est défendu ;
Doux être, ton sourire
En naissant s’est perdu.
Tu te sens...
En hiver la terre pleure ;
Le soleil froid, pâle et doux,
Vient tard, et part de bonne heure,
Ennuyé du rendez-vous.
Leurs idylles sont moroses.
— Soleil ! Aimons ! ― Essayons.
Ô terre, où donc sont tes roses ?
— Astre, où donc sont tes rayons ?
Il prend un prétexte, grêle,
Vent, nuage noir ou blanc,
Et dit : ― C’est la nuit...
Il grêle, il pleut. Neige et brume ;
Fondrière à chaque pas.
Le torrent veut, crie, écume,
Et le rocher ne veut pas.
Le sabbat à notre oreille
Jette ses vagues hourras.
Un fagot sur une vieille
Passe en agitant les bras.
Passants hideux, clartés blanches ;
Il semble, en ces noirs chemins,
Que les...
Puisque là-bas s’entr’ouvre une porte vermeille,
Puisque l’aube blanchit le bord de l’horizon,
Pareille au serviteur qui le premier s’éveille
Et, sa lampe à la main, marche dans la maison,
Puisqu’un blême rayon argente la fontaine,
Puisqu’à travers les bois l’immense firmament
Jette une lueur pâle et calme que la plaine
Regarde vaguement,...
— Allons, dit-elle, encor ! pourquoi ce front courbé ?
Songeur, dans votre puits vous voilà retombé !
À quoi bon pour...
V
Ah ! ce n'est pas aisé, suivre la voie étroite,
Donner tort à la foule et rester l'âme droite,
Protéger l'éternelle équité qu'on meurtrit.
Quand le proscrit l'essaie, on redonne au proscrit
Toute la quantité d'exil dont on dispose.
Pourtant n'exile point qui veut. C'est une chose
Inexprimable, affreuse et sainte que l...
V
Oui, vous êtes venus et vous voilà couchés ;
Vous voilà caressés, portés, baisés, penchés,
Sur le souple oreiller de l'eau molle et profonde ;
Vous voilà dans les draps froids et mouillés de l'onde ;
C'est bien vous, fils du Nord, nus sur le flot dormant !
Vous fermez vos yeux bleus dans ce doux bercement.
Vous aviez dit...