Rayures d'eau, longues feuilles couleur de brique,
Par mes plaines d'éternité comme il en tombe !
Et de la pluie et de la pluie - et la réplique
D'un gros vent boursouflé qui gonfle et qui se bombe
Et qui tombe, rayé de pluie en de la pluie.
- Il fait novembre en mon âme -
Feuilles couleur de ma douleur, comme il en tombe !
Par mes plaines d'...
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Et te donner ne suffit plus, tu te prodigues :
L'élan qui t'emporte à nous aimer plus fort, toujours,
Bondit et rebondit, sans cesse et sans fatigue,
Toujours plus haut vers le grand ciel du plein amour.
Un serrement de mains, un regard doux t'enfièvre ;
Et ton coeur m'apparaît si soudainement beau
Que j'ai crainte, parfois, de tes yeux et tes lèvres,... -
Le beau jardin fleuri de flammes
Qui nous semblait le double ou le miroir
Du jardin clair que nous portions dans l'âme
Se cristallise en gel et or, ce soir.
Un grand silence blanc est descendu s'asseoir
Là-bas, aux horizons de marbre,
Vers où s'en vont, par défilé, les arbres
Avec leur ombre immense et bleue
Et régulière, à côté d'eux.
... -
Oh ! la maison perdue, au fond du vieil hiver,
Dans les dunes de Flandre et les vents de la mer.
Une lampe de cuivre éclaire un coin de chambre ;
Et c'est le soir, et c'est la nuit, et c'est novembre.
Dès quatre heures, on a fermé les lourds volets ;
Le mur est quadrillé par l'ombre des filets.
Autour du foyer pauvre et sous le plafond, rôde... -
Les horizons cuivrés des suprêmes automnes
Meurent là-bas, au loin, dans un carnage d'or.
Où sont-ils les héros des ballades teutonnes
Qui cornaient, par les bois, les marches de la Mort ?
Ils passaient par les monts, les rivières, les havres,
Les burgs - et brusquement ils s'écroulaient, vermeils,
Saignant leurs jours, saignant leurs coeurs, puis leurs... -
D'énormes espaliers tendaient des rameaux longs
Où les fruits allumaient leur chair et leur pléthore,
Pareils, dans la verdure, à ces rouges ballons
Qu'on voit flamber les nuits de kermesse sonore.
Pendant vingt ans, malgré l'hiver et ses grêlons,
Malgré les gels du soir, les givres de l'aurore,
Ils s'étaient accrochés aux fentes des moellons,
Pour... -
Lorsque la pourpre et l'or d'arbre en arbre festonnent
Les feuillages lassés de soleil irritant,
Sous la futaie, au ras du sol, rampe et s'étend
Le lierre humide et bleu dans les couches d'automne.
Il s'y tasse comme une épargne ; il se recueille
Au coeur de la forêt comme en un terrain clos,
Laissant le froid givrer ses ondoyants îlots
Disséminés... -
Le corps ployé sur ma fenêtre,
Les nerfs vibrants et sonores de bruit,
J'écoute avec ma fièvre et j'absorbe, en mon être,
Les tonnerres des trains qui traversent la nuit.
Ils sont un incendie en fuite dans le vide.
Leur vacarme de fer, sur les plaques des ponts,
Tintamarre si fort qu'on dirait qu'il décide
Du rut d'un cratère ou des chutes d'un mont.... -
Des hameaux éloignés retiennent ma compagne.
Hélas ! Dans ces forêts qui peut se plaire encor ?
Flore même à présent déserte la campagne
Et loin de nos bergers l'amour a pris l'essor.
Doris vers ce coteau précipitait sa fuite,
Lorsque de ses attraits je me suis séparé :
Doux zéphyr ! si tu sors du séjour qu'elle habite,
Viens ! que je sente au... -
Nise était dans son aurore,
Et sur son sein agité,
Déjà commençaient d'éclore
Les trésors de la beauté :
Sur ses lèvres demi-closes
Erraient déjà les soupirs,
Comme autour des jeunes roses
On voit voler les zéphyrs.
Nise avait vu le feuillage
Seize fois naître et mourir :
Silvandre était du même âge ;
C'est l'âge heureux du...