• " Mon visage est flétri des regards du soleil.
    Mon pied blanc sous la ronce est devenu vermeil.
    J'ai suivi tout le jour le fond de la vallée ;
    Des bêlements lointains partout m'ont appelée.
    J'ai couru ; tu fuyais sans doute loin de moi :
    C'était d'autres pasteurs. Où te chercher, ô toi
    Le plus beau des humains ? Dis-moi, fais-moi connaître
    Où sont donc...

  • Voilà ce que chantait aux Naïades prochaines
    Ma Muse jeune et fraîche, amante des fontaines,
    Assise au fond d'un antre aux nymphes consacré,
    D'acanthe et d'aubépine et de lierre entouré.
    L'Amour, qui l'écoutait caché dans le feuillage,
    Sortit, la salua Sirène du bocage.
    Ses blonds cheveux flottants par lui furent pressés
    D'hyacinthe et de myrte en...

  • Tu gémis sur l'Ida, mourante, échevelée,
    Ô reine ! ô de Minos épouse désolée !
    Heureuse si jamais, dans ses riches travaux,
    Cérès n'eût pour le joug élevé des troupeaux !
    Tu voles épier sous quelle yeuse obscure,
    Tranquille, il ruminait son antique pâture ;
    Quel lit de fleurs reçut ses membres nonchalants
    Quelle onde a ranimé l'albâtre de ses flancs.
    Ô...

  • .................... Terre, terre chérie
    Que la liberté sainte appelle sa patrie ;
    Père du grand sénat, ô sénat de Romans,
    Qui de la liberté jetas les fondements ;
    Romans, berceau des lois, vous, Grenoble et Valence,
    Vienne, toutes enfin, monts sacrés d'où la France
    Vit naître le soleil avec la liberté !
    Un jour le voyageur par le Rhône emporté,
    ...

  • Abel, doux confident de mes jeunes mystères,
    Vois, mai nous a rendu nos courses solitaires.
    Viens à l'ombre écouter mes nouvelles amours ;
    Viens. Tout aime au printemps, et moi j'aime toujours.
    Tant que du sombre hiver dura le froid empire,
    Tu sais si l'aquilon s'unit avec ma lyre.
    Ma Muse aux durs glaçons ne livre point ses pas ;
    Délicate, elle...

  • France ! ô belle contrée, ô terre généreuse
    Que les dieux complaisants formaient pour être heureuse,
    Tu ne sens point du Nord les glaçantes horreurs ;
    Le Midi de ses feux t'épargne les fureurs ;
    Tes arbres innocents n'ont point d'ombres mortelles ;
    Ni des poisons épars dans tes herbes nouvelles
    Ne trompent une main crédule ; ni tes bois
    Des tigres...

  • A compter nos brebis je remplace ma mère ;
    Dans nos riches enclos j'accompagne mon père ;
    J'y travaille avec lui. C'est moi de qui la main,
    Au retour de l'été, fait résonner l'airain
    Pour arrêter bientôt d'une ruche troublée
    Avec ses jeunes rois la jeunesse envolée.
    Une ruche nouvelle à ces peuples nouveaux
    Est ouverte ; et l'essaim, conduit dans les...