D'Amour d'Amour je fu je fu blessé, Et de mon sang la liqueur goute a goute En chaudes pleurs hors ma playe degoute, Qui de couler puis le temps n'a cessé.
Je suis d'Amour si bien interessé. Que peu a peu s'enfuit ma force toute, Et quelque onguent qu'a ma...
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Une amoureuse ardeur, S'elle n'est feinte, Ne chasse point du coeur Soupçon et creinte.
Tel est l'état d'Amour " Qui les liesses " Echange tour à tour " Et les tristesses.
Plus je suis amoureux, Plus je soupçonne Que ton coeur...
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Après les vents, après le triste orage, Après l'yver, qui de ravines d'eaux Avoit noyé des boeufs le labourage,
Voicy venir les ventelets nouveaux Du beau printemps : desja dedans leur rive Se vont serrer les éclarcis ruisseaux.
Mon Dieu, pour moy...
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Un jour, quand de l'yver l'ennuieuse froidure S'atiedist, faisant place au printems gracieux, Lorsque tout rit aux champs, et que les prez joyeux Peingnent de belles fleurs leur riante verdure ;
Près du Clain tortueux, sous une roche obscure, Un doux somme ferma...
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Ha, que tu m'es cruelle, Que tu reconois mal Pour t'estre trop fidelle Tout ce que j'ay de mal ! O rebelle endurcie, Quand devôt je te prie Me donner un baiser Pour rafraichir la flâme Qui brusle dans mon ame, Tu la viens rembraizer.
Tu...
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Mon seul plaisir et ma chère partie, Dont mon pur sang et ma chair est partie, Des divins dons vous ay voullu partir, Et tant de biens en concept impartir Qu'oncques ne fut femme si bien partie. Ma saincte amour vous fut lors impartie, Et purité dignement...
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Il n'est pas dit que toujours faille écrire Propos d'amour et matière joyeuse ; Communément l'homme changer désire Et longue joie est souvent ennuyeuse. Qui veut savoir combien paix est heureuse, Hanter lui faut guerre, noise, et, contents, L'on juge aussi...
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Rossignols qui faites merveilles De jergonner par ces verts bois, Ne remplissez plus mes oreilles De si douce et plaisante voix.
Puisque voyez que je m'en vais Aux lieux où joie est endormie, Chantez, s'il vous plaît, cette fois Le triste départ de m...
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Plume, vous travaillez en vain En voulant comparer la main De ma dame à mortelle chose, Soit lis, ivoire ou blanche rose, Pour ce que, quand Amour prétend De rendre l'oeil humain content, Ne peut montrer objet plus digne,
Ô main jolie, ô main...
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Un jour Vénus, désirant me fâcher Pour un dépit piéça ! sur moi conçu ; Fit à son fils Cupidon delâcher Un trait sur moi, mais il fut bien déçu, Car, aussitôt que j'eus le coup reçu, Et que la plaie était fraîche et entière, Pallas y mit tel onguent et matière...
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