Lorsque ta main confie, un soir des mois torpides, Au cellier odorant les fruits de ton verger, Il me semble te voir avec calme ranger Nos anciens souvenirs parfumés et sapides.
Et le goût m'en revient tel qu'il passa jadis Dans l'or et le soleil et le vent -...
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Depuis l'été que se brisa sur elle Le dernier coup d'éclair et de tonnerre, Le silence n'est point sorti De la bruyère.
Autour de lui, là-bas, les clochers droits Secouent leur cloche, entre leurs doigts, Autour de lui, rôdent les attelages, Avec leur...
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Le vieux meunier du moulin noir, On l'enterra, l'hiver, un soir De froid rugueux, de bise aiguë En un terrain de cendre et de ciguës.
Le jour dardait sa clarté fausse Sur la bêche du fossoyeur ; Un chien errait près de la fosse, L'aboi tendu vers la...
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Très doucement, plus doucement encore, Berce ma tête entre tes bras, Mon front fiévreux et mes yeux las ; Très doucement, plus doucement encore. Baise mes lèvres, et dis-moi Ces mots plus doux à chaque aurore, Quand me les dit ta voix, Et que tu t'es donnée, et...
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Avec colère, avec détresse, Avec ses refrains de quadrilles, Qui sautèlent sur leurs béquilles, L'orgue canaille et lourd, Au fond du bourg, Moud la kermesse.
Quelques étaux au coin des bornes, Et quelques vieilles gens, Au seuil d'un portail morne....
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Ô le calme jardin d'été où rien ne bouge ! Sinon là-bas, vers le milieu De l'étang clair et radieux, Pareils à des langues de feu, Des poissons rouges.
Ce sont nos souvenirs jouant en nos pensées Calmes et apaisées Et lucides - comme cette eau ...
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O race humaine aux destins d'or vouée, As-tu senti de quel travail formidable et battant, Soudainement, depuis cent ans, Ta force immense est secouée ?
L'acharnement à mieux chercher, à mieux savoir, Fouille comme à nouveau l'ample forêt des êtres, Et malgré...
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Le monde est trépidant de trains et de navires.
De l'Est à l'Ouest, du Sud au Nord, Stridents et violents, Ils vont et fuient ; Et leurs signaux et leurs sifflets déchirent L'aube, lejour, le soir, la nuit ; Et leur fumée énorme et transversale Barre...
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Oh ! ce bonheur Si rare et si frêle parfois Qu'il nous fait peur
Nous avons beau taire nos voix Et nous faire comme une tente, Avec toute ta chevelure, Pour nous créer un abri sûr, Souvent l'angoisse en nos âmes fermente.
Mais notre amour...
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C'est bien mon deuil, le tien, ô l'automne dernière ! Râles que roule, au vent du nord, la sapinière, Feuillaison d'or à terre et feuillaison de sang, Sur des mousses d'orée ou des mares d'étang, Pleurs des arbres, mes pleurs, mes pauvres pleurs de sang.
C'est bien...
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