• Vous m’avez demandé quelques vers sur « Amour ».
    Ce mien livre, d’émoi cruel et de détresse,
    Déjà loin dans mon Œuvre étrange qui se presse
    Et dévale, flot plus amer de jour en jour.
     
    Qu’en dire, sinon : « Poor Yorick ! » ou mieux « poor
    Lelian ! » et pauvre âme à tout faire, faiblesse,
    Mollesse par des fois et caresse et paresse,
    Ou tout à coup...

  •  “Martiis cælebs quid agam Kalendis,
    ——— miraris?”
    —Horace iii. 8.    

    CHARLES,—for it seems you wish to know,—
    You wonder what could scare me so,
    And why, in this long-locked bureau,
          With trembling fingers,—
    With tragic air, I now replace
    This ancient web of yellow lace,
    Among whose faded folds the trace...

  • For E. W. W.
    ONE pale November day
      Flying Summer paused,
              They say:
      And growing bolder,
      O’er rosy shoulder
    Threw her lover such a glance
    That Autumn’s heart began to dance.
              (O happy lover!)

    A leafless peach-tree bold
      Thought for him she smiled,
              I ’m told;
      And...

  • Je reconnois en elle mon courage
    Car le sien mesme estre le mien je croy.
    J'y reconnois de Nature la loy,
    Qui de nous deux n'ha fait qu'un mesme ouvrage.

    Je reconnois encores d'avantage :
    Je suis en elle, et je la sens en moy.
    Pour le moins donq aux signes que je voy
    Elle est la mienne, ou moy la sienne image.

    Je pense avoir des signes...

  • Chacun peut bien de cette autre Diane
    La beauté voir jointe à la chasteté
    Mais je suis seul qui voy la Sainteté
    Du clair esprit par le corps diaphane :

    Par ce corps là, non pas corps, mais le fane
    D'une nouvelle et haute deité,
    Fane, lequel (impie iniquité !)
    L'irreverente ignorance prophane.

    Donc moy qui suis de si belle lumiere
    ...

  • Ce grand Amour qui au beau de ma dame,
    De mon esprit les yeux va conduisant,
    Est un Soleil, chauld, clair et reluisant
    C'est proprement le Soleil de mon ame,

    Ce beau Soleil de sa tresclaire flamme,
    Me fait tout voir un univers plaisant :
    Mais de son feu cruellement cuisant,
    Trop ardemment il me brule et enflamme.

    Car en son Ciel il est...

  • J'estois tout seul entier dans mon essence,
    Au paradis de l'amour de moy-mesme,
    Et mon esprit, en ce logis supreme,
    Se reposoit sus ma douce indolence :

    A mon resveil, je vy en ma presence
    Celle moitié de mon tout, que plus j'ayme
    Estre sans moy, cause et principal theme
    De ceste mort, que j'ay par son offense.

    Puis que je n'ay donq...

  • De moy elle a, et d'elle j'ay la vie,
    La vie moy ? mais, las, j'ay la mort d'elle,
    Qui toutesfois auray vengeance telle
    Que par sa mort ma mort sera suyvie :

    L'on diroit bien qu'elle a brulante envie
    De m'estre douce, autant qu'elle est rebelle,
    Car si je ris, elle rit (l'infidele)
    Et mon pleurer à pleurer la convie :

    Mais tant en vain ce...

  • Le gazon soleilleux est plein
    De campanules violettes,
    Le jour las et brûlé halette
    Et pend aux ailes des moulins.

    La nature, comme une abeille,
    Est lourde de miel et d'odeur,
    Le vent se berce dans les fleurs
    Et tout l'été luisant sommeille.

    - Ô gaieté claire du matin
    Où l'âme, simple dans sa course,
    Est dansante comme une...

  • Mes souvenirs sont si nombreux
    Que ma raison n'y peut suffire.
    Pourtant je ne vis que par eux,
    Eux seuls me font pleurer et rire.
    Le présent est sanglant et noir ;
    Dans l'avenir qu'ai-je à poursuivre ?
    Calme frais des tombeaux, le soir !...
    Je me suis trop hâté de vivre.

    Amours heureux ou malheureux,
    Lourds regrets, satiété pire,
    ...