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    À Arsène Houssaye.

    Décembre est revenu dans la pluie et la bise
    L’eau du ciel a troublé le miroir des étangs ;
    Les peupliers frileux s’y regardent longtemps,
    Ne reconnaissant plus leur image indécise.

    Plus de feuilles aux bois ; pas un oiseau dans l’air. —
    Voilà presque deux mois qu’elles sont disparues
    Les grandes légions des cygnes...

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    Au coucher du soleil, toute la forêt semble
    Dans le recueillement : touffes de chênes roux,
    Petits genévriers, maigres buissons de houx,
    N’ont pas dans la lumière une feuille qui tremble.

    On n’entend qu’un oiseau, travailleur attardé,
    Dans le canton lointain des châtaigniers antiques ;
    On écoute à travers les grands bois pacifiques
    Le pivert,...

  • À Mademoiselle Marguerite Coutanseau.

    La neige tombe en paix sur Paris qui sommeille,
    De sa robe d'hiver à minuit s'affublant.
    Quand la ville surprise au grand jour se réveille,
    Fins clochers, dômes ronds, palais vieux, tout est blanc.

    Moins rudes sont les froids, et la Seine charrie :
    D'énormes blocs de glace aux longs reflets vitreux
    ...