• Porte ta vie ailleurs, ô toi qui fus ma vie ;
    Verse ailleurs ce trésor que j'avais pour tout bien.
    Va chercher d'autres lieux, toi qui fus ma patrie,
    Va fleurir, ô soleil, ô ma belle chérie,
    Fais riche un autre amour et souviens-toi du mien.

    Laisse mon souvenir te suivre loin de France ;
    Qu'il parte sur ton coeur, pauvre bouquet fané,
    Lorsque tu l...

  • Toi qui me l'as appris, tu ne t'en souviens plus
    De tout ce que mon coeur renfermait de tendresse,
    Quand, dans nuit profonde, ô ma belle maîtresse,
    Je venais en pleurant tomber dans tes bras nus !

    La mémoire en est morte, un jour te l'a ravie
    Et cet amour si doux, qui faisait sur la vie
    Glisser dans un baiser nos deux coeurs confondus,
    Toi qui me l'...

  • Puisque votre moulin tourne avec tous les vents,
    Allez, braves humains, où le vent vous entraîne ;
    Jouez, en bons bouffons, la comédie humaine ;
    Je vous ai trop connus pour être de vos gens.

    Ne croyez pourtant pas qu'en quittant votre scène,
    Je garde contre vous ni colère ni haine,
    Vous qui m'avez fait vieux peut-être avant le temps ;
    Peu d'entre...

  • Il faudra bien t'y faire à cette solitude,
    Pauvre coeur insensé, tout prêt à se rouvrir,
    Qui sait si mal aimer et sait si bien souffrir.
    Il faudra bien t'y faire ; et sois sûr que l'étude,

    La veille et le travail ne pourront te guérir.
    Tu vas, pendant longtemps, faire un métier bien rude,
    Toi, pauvre enfant gâté, qui n'as pas l'habitude
    D'attendre...

  • Te voilà revenu, dans mes nuits étoilées,
    Bel ange aux yeux d'azur, aux paupières voilées,
    Amour, mon bien suprême, et que j'avais perdu !
    J'ai cru, pendant trois ans, te vaincre et te maudire,
    Et toi, les yeux en pleurs, avec ton doux sourire,
    Au chevet de mon lit, te voilà revenu.

    Eh bien, deux mots de toi m'ont fait le roi du monde,
    Mets la main...

  • Telle de l'Angelus, la cloche matinale
    Fait dans les carrefours hurler les chiens errants,
    Tel ton luth chaste et pur, trempé dans l'eau lustrale,
    Ô George, a fait pousser de hideux aboiements,

    Mais quand les vents sifflaient sur ta muse au front pâle,
    Tu n'as pu renouer tes longs cheveux flottants ;
    Tu savais que Phébé, l'Étoile virginale
    Qui...