Ha ! que j'en voy bien peu songer à ceste mort
Et si chacun la cerche aux dangers de la guerre !
Tantost dessus la Mer, tantost dessus la Terre,
Mais las ! dans son oubli tout le monde s'endort.
De la Mer, on s'attend à ressurgir au Port,
Sur la Terre, aux effrois dont l'ennemy s'atterre :
Bref, chacun pense à vivre, et ce vaisseau de verre
S'...
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Si j'avais comme vous, mignardes colombelles,
Des plumages si beaux sur mon corps attachés,
On aurait beau tenir mes esprits empêchés
De l'indomptable fer de cent chaînes nouvelles,
Sur les ailes du vent je guiderais mes ailes,
J'irais jusqu'au séjour où mes biens sont cachés,
Ainsi, voyant de moi ces ennuis arrachés,
Je ne sentirais plus ces absences... -
Mon Dieu, que je voudrais que ma main fût oisive,
Que ma bouche et mes yeux reprissent leur devoir !
Écrire est peu : c'est plus de parler et de voir,
De ces deux oeuvres l'une est morte et l'autre vive.
Quelque beau trait d'amour que notre main écrive,
Ce sont témoins muets qui n'ont pas le pouvoir
Ni le semblable poids, que l'oeil pourrait avoir... -
Vous languissez, mes vers ; les glaçons de l'absence
Éteignant vos fureurs au point de leur naissance,
Vous n'entrebattez plus de soupirs votre flanc,
Vos artères d'esprits, ni vos veines de sang.
En quoi ! la mort vous tient ? et ce front teint en cendre
Vous marque les tombeaux où vous allez descendre ?
Si vous pouviez encor revoir dedans les cieux
... -
Qui sont, qui sont ceux-là, dont le coeur idolâtre
Se jette aux pieds du Monde, et flatte ses honneurs,
Et qui sont ces valets, et qui sont ces Seigneurs,
Et ces âmes d'Ebène, et ces faces d'Albâtre ?
Ces masques déguisés, dont la troupe folâtre
S'amuse à caresser je ne sais quels donneurs
De fumées de Cour, et ces entrepreneurs
De vaincre encor le Ciel... -
Mes yeux, ne lancez plus votre pointe éblouie
Sur les brillants rayons de la flammeuse vie,
Cillez-vous, couvrez-vous de ténèbres, mes yeux :
Non pas pour étouffer vos vigueurs coutumières,
Car je vous ferai voir de plus vives lumières,
Mais sortant de la nuit vous n'en verrez que mieux.
Je m'ennuie, de vivre, et mes tendres années,
Gémissant sous... -
Mon coeur ne te rends point à ces ennuis d'absence,
Et quelque forts qu'ils soient sois encore plus fort,
Quand même tu serais sur le point de la mort
Mon coeur, ne te rends point, et reprends ta puissance.
Que si tant de combats te donnent connaissance
Que tu n'es pas toujours pour rompre leur effort,
Garde-toi de tomber en un tel déconfort
Que... -
Quand le vaillant Hector, le grand rempart de Troie,
Sortit tout enflammé, sur les nefs des Grégeois,
Et qu'Achille charmait d'une plaintive voix
Son oisive douleur, sa vengeance de joie.
Comme quand le Soleil dedans l'onde flamboie
L'onde des rais tremblants repousse dans les toits :
La Grèce tout ainsi flottante cette fois
Eut peur d'être à la... -
Tel estoit ce bel Astre à son entrée au monde,
Et deslors qu'il sortoit de son tendre berceau,
Clair au poinct qu'on le veit autant que le flambeau
Qui luît le jour dessus, et la nuict dessous l'onde.
Ce feu sur le poignant de sa premiere Aurore
Nous embasmoit les champs du nectar de ses pleurs,
Et les champs repoussoyent un doux printemps de fleurs ;... -
Qui serait dans les Cieux, et baisserait sa vue
Sur le large pourpris de ce sec élément,
Il ne croirait de tout rien qu'un point seulement,
Un point encore caché du voile d'une nue.
Mais s'il contemple après cette courtine bleue,
Ce cercle de cristal, ce doré firmament,
Il juge que son tour est grand infiniment,
Et que cette grandeur nous est...