Un groupe tout à l'heure était là sur la grève,
Regardant quelque chose à terre. - Un chien qui crève !
M'ont crié des enfants ; voilà tout ce que c'est. -
Et j'ai vu sous leurs pieds un vieux chien qui gisait.
L'océan lui jetait l'écume de ses lames.
- Voilà trois jours qu'il est ainsi, disaient des femmes,
On a beau lui parler, il n'ouvre pas les yeux.
-...
-
-
Tel soir fané, telle heure éphémère suscite
Aux miroirs de mon âme un souvenir de site ;
Sites recomposés, qu'on eût dit oubliés :
D'un canal mort avec deux rangs de peupliers
Dont les feuilles vont se cherchant comme des lèvres ;
Et d'une âpre colline où de bêlantes chèvres,
Dont le cri se déchire aux épines aussi,
S'appellent l'une l'autre, et d'un... -
Une heure sonne au loin. - Je ne sais où je vais.
Oh ! J?ai le coeur si plein de toi, si tu savais !
Je te vois, je t?entends. Devant moi solitaire
Une apparition blanche frôle la terre,
Comme une fée au fond des clairières, le soir.
Et cette ombre d?amour si radieuse à voir,
Elle a tes yeux, tes yeux d?émeraude, ô ma vie,
Dont la douceur étrange aux longs... -
Comme à d'autres, l'heure et l'humeur :
L'heure morose ou l'humeur malévole
Nous ont, de leurs sceaux noirs, marqué le coeur,
Mais, néanmoins, jamais,
Même les soirs des jours mauvais
Nos coeurs ne se sont dit les fatales paroles.
La sincérité claire, ardente, illuminée,
Nous fut joie et conseil,
Si bien que notre âme passionnée
Toujours s'y... -
C'est bien mon deuil, le tien, ô l'automne dernière !
Râles que roule, au vent du nord, la sapinière,
Feuillaison d'or à terre et feuillaison de sang,
Sur des mousses d'orée ou des mares d'étang,
Pleurs des arbres, mes pleurs, mes pauvres pleurs de sang.
C'est bien mon deuil, le tien, ô l'automne dernière !
Secousses de colère et rages de crinière,
... -
C'est la bonne heure où la lampe s'allume :
Tout est si calme et consolant, ce soir,
Et le silence est tel, que l'on entendrait choir
Des plumes.
C'est la bonne heure où, doucement,
S'en vient la bien-aimée,
Comme la brise ou la fumée,
Tout doucement, tout lentement.
Elle ne dit rien d'abord - et je l'écoute ;
Et son âme, que j'entends... -
Chaque heure, où je songe à ta bonté
Si simplement profonde,
Je me confonds en prières vers toi.
Je suis venu si tard
Vers la douceur de ton regard,
Et de si loin vers tes deux mains tendues,
Tranquillement, par à travers les étendues!
J'avais en moi tant de rouille tenace
Qui me rongeait à dents rapaces,
La confiance
J'étais si...
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