• Quand celle j'oy parler qui pare nostre France,
    Lors son riche propos j'admire en escoutant ;
    Et puis s'elle se taist, j'admire bien autant
    La belle majesté de son grave silence.

    S'elle escrit, s'elle lit, s'elle va, s'elle dance,
    Or je poise son port, or son maintien constant,
    Et sa guaye façon ; et voir en un instant
    De çà de là sortir mille...

  • Français je suis, je m'en vante,
    Et très haut, très clair, très fort,
    Je le redis et le chante.
    Oui, je suis Français d'abord.
    Mais, n'ayez soupçon ni doute,
    Pour le loyal que je suis,
    La France, où mon âme est toute,
    Ma France, c'est mon pays.

    Ma France, l'intime France,
    C'est mon foyer, mon berceau,
    C'est le lieu de ma naissance...

  • Oui, mon pays est encor France :
    La fougue, la verve, l'accent,
    L'âme, l'esprit, le coeur, le sang,
    Tout nous en donne l'assurance :
    La France reste toujours France.

    Aujourd'hui, tout comme naguères,
    Ne sommes-nous pas, trait pour trait,
    Le vrai profil, le vif portrait
    Du Normand, père de nos pères ?
    Français, vous êtes nos grands frères...

  • En regardant vers le païs de France,
    Un jour m'avint, a Dovre sur la mer,
    Qu'il me souvint de la doulce plaisance
    Que souloye oudit pays trouver ;
    Si commençay de cueur a souspirer,
    Combien certes que grant bien me faisoit
    De voir France que mon cueur amer doit.

    Je m'avisay que c'estoit non savance
    De telz souspirs dedens mon cueur garder,
    Veu...

  • France, jadis on te soulait* nommer,
    En tous pays, le trésor de noblesse,
    Car un chacun pouvait en toi trouver
    Bonté, honneur, loyauté, gentillesse,
    Clergie, sens, courtoisie, prouesse.
    Tous étrangers aimaient te suivre.
    Et maintenant vois, dont j'ai déplaisance,
    Qu'il te convient maint grief mal soustenir,
    Très chrétien, franc royaume de France.
    ...

  • Rondeau

    Pour amour des dames de France
    Je suis entré en l'observance
    Du tres renommé saint François,
    Pour cuidier trouver une fois
    La doulce voye d'alegence.

    Ceint suis de corde de souffrance,
    Soulz haire d'Aigre Desirance,
    Plus qu'en mon Dieu ne me congnois.
    Pour amour des dames de France
    Je suis entré en l'observance....

  • Romance.

    Combien j'ai douce souvenance
    Du joli lieu de ma naissance !
    Ma soeur, qu'ils étaient beaux les jours
    De France !
    O mon pays, sois mes amours
    Toujours !

    Te souvient-il que notre mère,
    Au foyer de notre chaumière,
    Nous pressait sur son coeur joyeux,
    Ma chère ?
    Et nous baisions ses blancs cheveux
    Tous...

  • ... Que ne fais-tu proffit, ô frénétique France,
    Des signes dont le ciel t'appelle à repentance ?
    Peux-tu voir d'un oeil sec ce feu prodigieux,
    Qui nous rend chasque soir effroyables les cieux,
    Cest astre chevelu qui menace la terre
    De peste, guerre, faim, trois pointes du tonnerre,
    Qu'en sa plus grand fureur Dieu foudroye sur nous ?
    Mais, las ! que peut du...

  • Et quoi donc ? la France féconde
    En incomparables guerriers,
    Aura jusqu'aux deux bouts du monde
    Planté des forêts de lauriers,
    Et fait gagner à ses armées
    Des batailles si renommées,
    Afin d'avoir cette douleur
    D'ouïr démentir ses victoires,
    Et nier ce que les histoires
    Ont publié de sa valeur ?

    Tant de fois le Rhin et la Meuse,
    Par...

  • Vous qui sans corps, Démons, errez en France,
    Laissez ici reposer doucement
    Vos membres froids, et chez vous maintenant
    Courez pour voir le deuil de votre absence.

    Allez-y donc, invisibles, je pense
    Que vous verrez celui-ci, son enfant,
    L'autre sa femme, en un noir vêtement,
    Offrir à Dieu pour votre délivrance :

    Disant adieu à tous vos...