• Fanny, l'heureux mortel qui près de toi respire
    Sait, à te voir parler et rougir et sourire,
    De quels hôtes divins le ciel est habité.
    La grâce, la candeur, la naïve innocence
    Ont, depuis ton enfance,
    De tout ce qui peut plaire enrichi ta beauté.

    Sur tes traits, où ton âme imprime sa noblesse,
    Elles ont su mêler aux roses de jeunesse
    Ces roses...

  • Non, de tous les amants les regards, les soupirs
    Ne sont point des pièges perfides.
    Non, à tromper des coeurs délicats et timides
    Tous ne mettent point leurs plaisirs.
    Toujours la feinte mensongère
    Ne farde point de pleurs, vains enfants des désirs,
    Une insidieuse prière.

    Non, avec votre image, artifice et détour,
    Fanny, n'habitent point une...

  • Mai de moins de roses, l'automne
    De moins de pampres se couronne,
    Moins d'épis flottent en moissons,
    Que sur mes lèvres, sur ma lyre,
    Fanny, tes regards, ton sourire,
    Ne font éclore de chansons.

    Les secrets pensers de mon âme
    Sortent en paroles de flamme,
    A ton nom doucement émus :
    Ainsi la nacre industrieuse
    Jette sa perle...

  • Quelquefois un souffle rapide
    Obscurcit un moment sous sa vapeur humide
    L'or, qui reprend soudain sa brillante couleur :
    Ainsi du Sirius, ô jeune bien-aimée,
    Un moment l'haleine enflammée
    De ta beauté vermeille a fatigué la fleur.

    De quel tendre et léger nuage
    Un peu de pâleur douce, épars sur ton visage,
    Enveloppa tes traits calmes et languissants...