• Roi, le seul vrai roi de ce siècle, salut, Sire,
    Qui voulûtes mourir vengeant votre raison
    Des choses de la politique, et du délire
    De cette Science intruse dans la maison,

    De cette Science assassin de l’Oraison
    Et du Chant et de l’Art et de toute la Lyre,
    Et simplement et plein d’orgueil en floraison
    Tuâtes en mourant, salut, Roi, bravo, Sire !

    ...
  • Je vous prends à témoin entre tous mes amis,
    Vous qui m’avez connu dès l’extrême infortune,
    Que je fus digne d’elle, à Dieu seul tout soumis,
    Sans criard désespoir ni jactance importune,

    Simple dans mon mépris pour des revanches viles
    Et dans l’immense effort en détournant leurs coups,
    Calme à travers ces sortes de guerres civiles
    Où la Faim et l’...

  • Ce poète terrible et divinement doux,
    Plus large que Corneille et plus haut que Shakespeare,
    Grand comme Eschyle avec ce souffle qui l’inspire,
    Ce Calderon mystique et mythique est à nous.

    Oui, cette gloire est nôtre et nous voici jaloux
    De le dire bien haut à ce siècle en délire :
    Calderon, catholique avant tout, noble lyre
    Et saints accents, et bon...

  • Fous le camp, quitte vite et plutôt que cela
                  Nos honnêtes Ardennes
    Pour ton Auvergne honnête d’où déambula
                  Ta flemme aux lentes veines.

    Paresseux ! quitte ce Parquet pour en cirer
                  De sorte littérale
    D’autres au pied de la lettre au lieu de t'ancrer,
                  Cariatide sale,
     
    Dans ce prétoire...

  • Nul parmi vos flatteurs d’aujourd’hui n’a connu
    Mieux que moi la fierté d’admirer votre gloire :
    Votre nom m’enivrait comme un nom de victoire,
    Votre œuvre, je l’aimais d’un amour ingénu.

    Depuis, la Vérité m’a mis le monde à nu.
    J’aime Dieu, son Église, et ma vie est de croire
    Tout ce que vous tenez, hélas ! pour dérisoire,
    Et j’abhorre en vos vers le...

  • L’âme antique était rude et vaine
    Et ne voyait dans la douleur
    Que l’acuité de la peine
    Ou l’étonnement du malheur.

    L’art, sa figure la plus claire,
    Traduit ce double sentiment
    Par deux grands types de la Mère
    En proie au suprême tourment.

    C’est la vielle reine de Troie :
    Tous ses fils sont morts par le fer.
    Alors ce deuil brutal...

  • L’amour de la Patrie est le premier amour
    Et le dernier amour après l’amour de Dieu,
    C’est un feu qui s’allume alors que luit le jour
    Où notre regard luit comme un céleste feu,

    C’est le jour baptismal aux paupières divines
    De l’enfant, la rumeur de l’aurore aux oreilles
    Frais-écloses, c’est l’air emplissant les poitrines
    En fleur, l’air printanier...

  • Il parle italien avec un accent russe.
    Il dit : « Chère, il serait précieux que je fusse
    « Riche, et seul, tout demain et tout après-demain.
    « Mais riche à paver d’or monnayé le chemin
    « De l’Enfer, et si seul qu’il vous va falloir prendre
    « Sur vous de m’oublier jusqu’à ne plus entendre
    « Parler de moi sans vous dire de bonne foi :
    « Qu’est-ce que ce...

  •  
    Il parle italien avec un accent russe.
    Il dit : « Chère, il serait précieux que je fusse
    « Riche, et seul, tout demain et tout après-demain.
    « Mais riche à paver d’or monnayé le chemin
    « De l’Enfer, et si seul qu’il vous va falloir prendre
    « Sur vous de m’oublier jusqu’à ne plus entendre
    « Parler de moi sans vous dire de bonne foi :
    « Qu’est-ce...

  • Je suis dur comme un juif et têtu comme lui,
    Littéral, ne faisant le bien qu’avec ennui,
    Quand je le fais, et prêt à tout le mal possible ;

    Mon esprit s’ouvre et s’offre, on dirait une cible ;
    Je ne puis plus compter les chutes de mon cœur ;
    La charité se fane aux doigts de la langueur ;

    L’ennemi m’investit d’un fossé d’eau dormante ;
    Un parti de...