Avec leur chat, avec leur chien,
Avec, pour vivre, quel moyen ?
S’en vont, le soir, par la grand’route,
Les gens d’ici, buveurs de pluie,
Lécheurs de vent, fumeurs de brume
Les gens d’ici n’ont rien de rien,
Rien devers eux
Que l’infini, ce soir, de la grand’route.
Chacun porte au bout d’une gaule,
En un mouchoir...
J’ai vu s’éteindre en moi le brûlant désespoir…
Ma bouche cessera de ravager ta bouche,
Je ne connaîtrai plus les veilles sur la couche
De la moite Insomnie et du Désir farouche,
Car la Mer et la Mort me rappellent, ce soir…
La nuit...
Elle allait me quitter ; c’était pour très-longtemps.
Oh ! comme le cœur bat dans ces derniers instants.
Les départs du matin font souffrir : on s’éveille
De la nuit plein le cœur, quand l’aurore est vermeille,
Quand l’azur rajeuni devient rose et lilas ;
On a les yeux gonflés : on est pâle, on est las ;
La maison prend un air de deuil ; toutes les choses...