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    Ô reine voici donc après la longue route,
    Avant de repartir par ce même chemin,
    Le seul asile ouvert au creux de votre main,
    Et le jardin secret où l’âme s’ouvre toute.

    Voici le lourd pilier et la montante voûte ;
    Et l’oubli pour hier, et l’oubli pour demain ;
    Et l’inutilité de tout calcul humain ;
    Et plus que le péché, la sagesse en déroute...

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    Étoile de la mer voici la lourde nappe
    Et la profonde houle et l’océan des blés
    Et la mouvante écume et nos greniers comblés,
    Voici votre regard sur cette immense chape
     
    Et voici votre voix sur cette lourde plaine
    Et nos amis absents et nos cœurs dépeuplés,
    Voici le long de nous nos poings désassemblés
    Et notre lassitude et notre force...