• À présent voici comme une prière,
    et c’est la vie d’ici qui dit son temps
    selon le soleil, le jour et la mer,
    et les villes où l’aller des passants

    montre chacun œuvrant à sa manière :
    seigneur à cheval, à pied paysan,
    et pour les fins de l’âme ou de la chair
    moines, matelots, pêcheurs, tisserands....

  • Or, puisqu’ils l’ont dit les grands-parents,
    que mon bonheur est avec Vous ;
    puisqu’ils l’ont voulu les grands-parents ;

    puisqu’ils Vous ont désignée de geste,
    soyez ma belle chanson de geste,
    et, trop, n’ayez crainte en moi vers Vous.

    Car sachez que je suis un enfant,
    et que Vous êtes un peu moi-...

  • Alors c’est un pays d’en haut
    tout aux oiseaux,
    où chantent fête :
    merles, pies, verdiers, étourneaux,
    et passereaux, et loriots,
    ...

  • Alors voici sur un autre air
    encor les mains qui viennent, vont,
    et c’est ici bois, longerons
    qui montent prendre place en l’air

    pour des maisons et des églises,
    qu’en leur vieux pacte d’amitié,
    en prenant leur temps, réalisent
    les maçons et les charpentiers.

    Or aux villes, lors c’est...

  • J’ai triste d’une ville en bois,
    — tourne, foire de ma rancœur,
    mes chevaux de bois de malheur —
    j’ai triste d’une ville en bois,
    j’ai mal à mes sabots de bois.

    J’ai triste d’être le perdu
    d’une ombre et nue et mal en place,
    — mais dont mon cœur trop sait la place —
    j’ai triste d’être le...

  • En rond les maisons
    comme pour danser,
    en rond les maisons
    où, sur le marché,

    l’homme qui dit là
    des mots à chanter,
    c’est moi pour la joie
    des miens tout en paix.

    Or, gai ! le fermier,
    salut ! l’aubergiste,
    et joie ! le berger,
    que mai vous...

  • Et chacun faisant son métier,
    voici planter le jardinier
    selon sa vie,
    d’être aux plantes, avec ses mains,
    doux et bon comme à des humains,
    sous le soleil et sous la pluie,

    en son royaume des jardins,
    des parterres...

  • Et connais-tu Marco la Belle,
    et nonne voulez-vous danser,
    et c’est le Lys de la venelle
    que l’on dit ici en été,

    et puis encor, quand il fait froid,
    les pauvres Deux enfants de Roi
    qui s’aimaient tant que c’est vraie croix
    les chanter, même à basse voix.

    Mais connais-tu la ritournelle...

  • Et maintenant voici l’hiver
    et mon cœur qui s’était allé,
    revenu heureux dans sa terre
    sachant que tout est à aimer,

    depuis le ciel, depuis la mer
    jusque mieux et plus humblement
    les objets de toutes manières
    fidèles ineffablement.

    Or foi mise ainsi dans les choses,
    alors...

  • Et maintenant voici que l’on boit et qu’on mange,
    que les lèvres ont joie, que la bouche est aux anges,

    et qu’à fruits d’ornement, figue, amande et raisins,
    tout compte fait ici c’est mon livre à sa fin,

    car à présent voici que l’on rit et l’on danse
    à la mode d’Espagne, à la mode de France,

    et que c’est vous...