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    L’ombre du style étroit fuit vers la sixième heure.

    Deux vieillards sont assis sur la pierre qu’effleure
    Le soleil printanier de Nisân. Devant eux,
    Semé de noirs débris et de haillons douteux,
    Un dur chemin, cerné de croulantes clôtures,
    S’enfonce et va se perdre au Champ des Pourritures,

    Et ces deux grands vieillards, pleins de la majesté
    De...

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    ...A cause de cette gnose, vous serez sauvés.
    Pap. gnost. Bruce. Trad. AMELINEAU, P. 87.

    Il arriva donc que par l'ordre du Premier
    Mystère Pistis Sophia, avant regardé en
    haut, vit la Lumière du voile du Trésor de
    Lumière. Et elle désira aller en ce lieu et
    ne put parvenir en ce lieu.
    PISTIS SOPHIA, opus gnosticum. Éd. SCHWARTZE...

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    Le Roi des Rois, Seigneur des Pays, Roi de Perse,
    Grand Roi, Darayâvous, Akhéménide, a fui.
    Le glaive grec s’acharne à ses flancs qu’il transperce,
    Et dans les champs d’Issos le vent glacé disperse
    La cendre des guerriers tombés autour de lui.

    Près d’Arbèle, il a vu s’écrouler dans la fange
    Ses défenseurs, foulés aux pieds des éléphants,
    Et,...

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    À Louis Ménard.

    HERMOGÉNÈS.

    Du faîte illuminé des collines fleuries
    Le soir religieux tombe sur les prairies ;
    Aux dernières lueurs qui l’empourprent encor
    Le fleuve languissant traîne de longs flots d’or
    Et déjà dans les champs du firmament sans voiles
    Dionysos conduit le troupeau des étoiles.
    Amis...

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    Or Ierouschalaïm est déserte ; son mur
    Incendié ; ses fils, nourris de porc impur,
    Parmi les étrangers errent au bord du Fleuve.
    Iahvé, restant sourd et n’ouvrant point ses yeux,
    A rompu l’alliance et refermé les cieux ;
    La Tige de Ziôn a séché dans l’épreuve.

    Seul de son peuple, à l'heure où le soir qui descend,
    Comme aux jours du Malheur,...

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    I

    Lasse d’un siècle impur et d’un monde pourri,
    La Syrienne ardente, impie et débauchée
    A relevé vers Toi son cœur endolori ;

    Par ta grâce soudaine, ô Christ ! enfin touchée,
    La belle courtisane, aux yeux pervers, a cru
    Que le sein du Pasteur la tiendrait bien cachée.

    Le sang marqua la route où ses pieds ont couru,
    L’épine en fut...

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    Monts hyperboréens, rochers, antres, sommets
    Où la neige épaissit un linceul léthargique,
    Bois dont l’ombre est vouée à l’Erinnys tragique,
    Plage où les noires nefs n’ont abordé jamais !

    Ouvrez la profondeur de vos derniers asiles
    Au fugitif qu’un Dieu, certe, aveuglait, hélas !
    Quand Dircé, toujours chère, entendit, dans Hellas,
    Les mots...

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    Les astres pâlissaient au fond des cieux sublimes ;
    L’aube d’un doux rayon charmait déjà les cimes
              Des montagnes à l’Orient ;
    Des souffles parfumés erraient, et c’était l’heure
    Où l’homme, avec le jour, l’âme fraîche et meilleure,
              L’esprit clair, s’éveille en priant.

    La parole du Maître embellissait l’étude.
    Dans une...

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    Où vont d’un d’un pas craintif, dans l’ombre et les ruines,
    Le blanc Nadîn-Mardouk, prêtre des anciens Dieux,
    Et Philippos, nourri dans les cités divines
    Où fleurit la sagesse en des jardins pieux ?

    Nadîn-Mardouk, hélas ! a vu dans Babylone
    Les temples s’écrouler et les images d’or,
    Du haut des zigurrâts qu’enrichit l’émail jaune,
    Rouler de...

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    À l’horizon désert, sinistre et monotone,
    Le Stylite ascétique habite la colonne.
    Brûlé par le soleil, par l’oraison courbé,
    Il est là, maigre et vieux, nu sur l’étroit espace,
    Sourd au bruit des vivants et sourd au vent qui passe.
    Dans un céleste rêve à jamais absorbé.

    En le voyant si haut, soudain les caravanes,
    Pour traverser les monts,...