Quand l'empire romain tomba désespéré, - Car, ô Rome, l'abîme où Carthage a sombré Attendait que tu la suivisses ! - Quand, n'ayant rien en lui de grand qu'il n'eût brisé, Ce monde agonisa, triste, ayant épuisé Tous les Césars et tous les vices ;
Quand il...
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Le lion dort, seul sous sa voûte. Il dort de ce puissant sommeil De la sieste, auquel s'ajoute, Comme un poids sombre, le soleil.
Les déserts, qui de loin écoutent, Respirent ; le maître est rentré. Car les solitudes redoutent Ce promeneur démesuré...
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Aux petits incidents il faut s'habituer. Hier on est venu chez moi pour me tuer. Mon tort dans ce pays c'est de croire aux asiles. On ne sait quel ramas de pauvres imbéciles S'est rué tout à coup la nuit sur ma maison. Les arbres de la place en eurent le frisson,...
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L'étang mystérieux, suaire aux blanches moires, Frisonne; au fond du bois la clairière apparaît ; Les arbres sont profonds et les branches sont noires ; Avez-vous vu Vénus à travers la forêt ?
Avez-vous vu Vénus au sommet des collines ? Vous qui passez dans l'ombre...
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Printemps. Mai le décrète, et c'est officiel. L'amour, cet enfer bleu très ressemblant au ciel, Emplit l'azur, les champs, les prés, les fleurs, les herbes ; Dans les hautes forêts lascives et superbes L'innocente nature épanouit son coeur Simple, immense, insulté...
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Vous eûtes donc hier un an, ma bien-aimée. Contente, vous jasez, comme, sous la ramée, Au fond du nid plus tiède ouvrant de vagues yeux, Les oiseaux nouveau-nés gazouillent, tout joyeux De sentir qu'il commence à leur pousser des plumes. Jeanne, ta bouche est rose...
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Le vieillard chaque jour dans plus d'ombre s'éveille ; A chaque aube il est mort un peu plus que la veille. La vie humaine, ce noeud vil, Se défait lentement, rongé par l'âme ailée ; Le sombre oiseau lié veut prendre sa volée Et casse chaque jour un fil.
Ô...
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A qui donc sommes-nous ? Qui nous a ? qui nous mène ? Vautour fatalité, tiens-tu la race humaine ? Oh ! parlez, cieux vermeils, L'âme sans fond tient-elle aux étoiles sans nombre ? Chaque rayon d'en haut est-il un fil de l'ombre Liant l'homme aux soleils ? ...
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La source tombait du rocher Goutte à goutte à la mer affreuse. L'océan, fatal au nocher, Lui dit : - Que me veux-tu, pleureuse ?
Je suis la tempête et l'effroi ; Je finis où le ciel commence. Est-ce que j'ai besoin de toi, Petite, moi qui suis l'immense...
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J'ai cueilli cette fleur pour toi sur la colline. Dans l'âpre escarpement qui sur le flot s'incline, Que l'aigle connaît seul et seul peut approcher, Paisible, elle croissait aux fentes du rocher. L'ombre baignait les flancs du morne promontoire ; Je voyais, comme on...
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