Helas! m'amour, vous convient il partir
Et eslongnier de moy qui tant vous aim ?
Ce poise moy, s'ainsi est, car sentir
Me convendra, de ce soyez certain,
Trop de griefté jusqu'au retour.
En dueil vivray, en peine et en tristour,
Et me mourray de dueil...

En plourant a grosses goutes,
Trés triste et pleine de dueil,
Ma vraye amour dessus toutes,
Cil que j'aim, n'autre ne vueil,
Vous di a Dieu a grant peine.
Car trop grant doulour soustient
Mon cuer, qui grief dueil demaine,
Puis que partir vous convient...

Or est venu le trés gracieux moys
De May le gay, ou tant a de doulçours,
Que ces vergiers, ces buissons et ces bois,
Sont tout chargiez de verdure et de flours,
Et toute riens se resjoye.
Parmi ces champs tout flourist et verdoye,
Ne il n'est riens qui n'...

Qui a mal, souvent se plaint;
Car maladie le doit,
Et pour ce sont mi complaint
Doulereux, car chascun voit
Comment tourmentée suis
Pour amer, et ma doulour
Nullement celer ne puis;
Il en pert a ma coulour.

On cognoist bien qui se faint;
Car...

Je suis loings de mes amours,
Dont je pleure mainte lerme ;
Mais en espoir prens secours
Que tost revendra le terme
Qu'il m'a mis de retourner.
Ja sont passées trois sepmaines,
Six en devoit sejourner,
Tant ont a durer mes peines.

Tant le desire...

Se vraye amour est en un cuer fichée
Sanz, varier et sanz nulle faintise,
Certes c'est fort que de legier dechée;
Ainçois adès de plus en plus l'atise
Ardent desir et l'amour qui s'est mise
Dedens le cuer, qui si le fait lier
Qu'il n'en pourroit partir en...

Pour vous, m'amour desirée,
Ay joye si adirée,
Sanz mentir,
Qu'adès vouldroye sentir
La mort, pour estre tirée
Du mal qui m'a empirée,
Et si ne m'en puis partir.

Ne, pour tost estre curée
La peine qu'ay endurée,
Consentir
Ne me puis ne...

Ils vont pieds nus le plus souvent. L’hiver
Met à leurs doigts des mitaines d’onglée.
Le soir, hélas ! ils soupent du grand air,
Et sur leur front la bise échevelée
Gronde, pareille au bruit d’une mêlée,
A peine un peu leur sort est adouci
Quand avril fait la...

Sur un blanc tilleul un beau ramier pleure.
Un beau page en pleurs parcourt la forêt.
« Ramier, doux ramier, quel chagrin t’effleure ?
Cher petit oiseau, dis-moi ton secret ?

— Un dur épervier m’a pris ma compagne.
Nous étions perchés sur ce blanc tilleul !
...