• Ici dort une amante à son amant ravie :
    Le Ciel vers lui la rappela.
    Grâces, vertus, jeunesse, et mon coeur, et ma vie,
    Tout est là.

  • de la promenade de Longchamp

    J'ai vu cette brillante fête,
    Fête des grâces, des amours,
    Que trois mois d'avance on apprête,
    Et dont on s'occupe trois jours.
    J'ai vu la beauté sous les armes,
    Rassemblant tous ses traits vainqueurs,
    Doubler le pouvoir de ses charmes
    Pour venir assiéger les coeurs.
    J'ai vu la toilette nouvelle,
    Et,...

  • Des hameaux éloignés retiennent ma compagne.
    Hélas ! Dans ces forêts qui peut se plaire encor ?
    Flore même à présent déserte la campagne
    Et loin de nos bergers l'amour a pris l'essor.

    Doris vers ce coteau précipitait sa fuite,
    Lorsque de ses attraits je me suis séparé :
    Doux zéphyr ! si tu sors du séjour qu'elle habite,
    Viens ! que je sente au...

  • Nise était dans son aurore,
    Et sur son sein agité,
    Déjà commençaient d'éclore
    Les trésors de la beauté :
    Sur ses lèvres demi-closes
    Erraient déjà les soupirs,
    Comme autour des jeunes roses
    On voit voler les zéphyrs.

    Nise avait vu le feuillage
    Seize fois naître et mourir :
    Silvandre était du même âge ;
    C'est l'âge heureux du...

  • Pourquoi ne me rendez-vous pas
    Les doux instants de ma jeunesse ?
    Dieux puissants ! ramenez la course enchanteresse
    De ce temps qui s'enfuit dans la nuit du trépas !
    Mais quelle ambition frivole !
    Ah ! dieux ! si mes désirs pouvaient être entendus,
    Rendez-moi donc aussi le plaisir qui s'envole
    Et les amis que j'ai perdus !

    Campagne d'Arpajon !...

  • (Fragments)

    ... Quelle touchante paix me suit dans ces retraites !
    Forêt inaccessible à l'ardente chaleur,
    Quel plaisir de rêver dans tes routes secrètes !
    Ces pins semblent porter, sur leur front sourcilleux,
    La voûte où le soleil se couronne de feux ;
    La méditation qui plane sur ma tête,
    Dans leur profond dédale, à chaque pas m'arrête :
    L'...

  • Non mon esprit vous n'êtes sot,
    Mais onc ne fûtes Philosophe,
    Point n'est sagesse votre lot,
    Pourtant ne manquez pas d'étoffe.

    Point trop mal vous dites le mot,
    Assez bien raillez sans déplaire,
    Or un sot ne le pourrait faire :
    Non mon esprit vous n'êtes sot.

    Mais flatter ne fut mon métier,
    Partant souffrez cette apostrophe ;
    Bien...

  • Une nuit que le dieu Morphée,
    Sur ma paupière comprimée
    Distillait ses plus doux pavots,
    Je vis en songe dans la nue,
    Un vieillard à tête chenue,
    Qui me fit entendre des mots :

    Bellone va fuir exilée,
    L'Europe de sang abreuvée
    La repousse au fond des déserts ;
    Et Georges ce roi formidable,
    Domptant le Français indomptable,
    Rendra la...

  • Petit jardin que j'ai planté
    Que ton enceinte sait me plaire !
    Je vois en ta simplicité,
    L'image de mon caractère.

    Pour rêver qu'on s'y trouve bien !
    Ton agrément c'est la verdure ;
    A l'art tu ne dois presque rien,
    Tu dois beaucoup à la nature.

    D'un fleuve rapide en son cours,
    Tes murs viennent toucher la rive,
    Et j'y vois s'écouler...

  • Nem jobb gyönyörre kelni fel,
    Mint űzni éjen át?
    S nappal az ifju, hév gyönyör
    Tán szégyellné magát?

    A kor s a kór mustrálja csak
    A kertet éjen át;
    Amíg hevít ifjú erőd,
    Nappal tarold a fát.

    (Gergely Ágnes)