Il est une liqueur, au poëte plus chère,
Qui manquait à Virgile, et qu'adorait Voltaire ;
C'est toi, divin café, dont l'aimable liqueur
Sans altérer la tête épanouit le coeur.
Aussi, quand mon palais est émoussé par l'âge,
Avec plaisir encor je goûte ton breuvage.
Que j'aime à préparer ton nectar précieux !
Nul n'usurpe chez moi ce soin délicieux.
Sur le...
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Fable
Causant avec la Prairie,
La Rivière adroitement
Rabattit sur le torrent ;
Je suis sa meilleure amie ;
On croit qu'il est mon parent,
À cause de la ravine,
Qui se prétend ma cousine,
Et dont on dit qu'il descend.
Je serais désespérée
De dire à d'autres qu'à vous
Ce qu'en pense la contrée ;
Mais il y passe, entre... -
sur la tombe de J.-J. Rousseau
Voici donc le séjour paisible,
Où des mortels
Le plus tendre et le plus sensible
A des autels !
C'est ici qu'un sage repose
Tranquillement.
Ah ! parons au moins d'une rose
Son monument.
Approchez, mères désolées,
De ce tombeau :
Pour vous, de tous les mausolées
C'est le plus beau.
... -
Tous vos goûts sont inconséquents :
Un rien change vos caractères ;
Un rien commande à vos penchants.
Vous prenez pour des feux ardents
Les bluettes les plus légères.
La nouveauté, son fol attrait,
Vous enflamment jusqu'au délire :
Un rien suffit pour vous séduire
Et l'enfance est votre portrait.
Qui vous amuse, vous maîtrise ;
Vous... -
Clusine, qui dans tous les temps
Eut de tous les honnêtes gens
L'amour ou l'estime en partage ;
Qui toujours pleine de bon sens,
Sut de chaque saison de l'âge
Faire toujours un juste usage,
Qui dans son entretien dont on fut enchanté
Faisait un heureux alliage
D'un agréable badinage
Avec la politesse et la solidité.
Et que le ciel doua... -
Il fallait n'être vieux qu'à Sparte
Disent les anciens écrits.
Ô dieux ! combien je m'en écarte,
Moi qui suis si vieux dans Paris !
Ô Sparte ! Sparte, hélas, qu'êtes-vous devenue ?
Vous saviez tout le prix d'une tête chenue.
Plus dans la canicule on était bien fourré,
Plus l'oreille était dure, et l'oeil mal éclairé,
Plus on déraisonnait dans sa... -
Il pleut, il pleut, bergère,
Presse tes blancs moutons,
Allons sous ma chaumière,
Bergère, vite, allons.
J'entends sur le feuillage
L'eau qui tombe à grand bruit ;
Voici, voici l'orage,
Voici l'éclair qui luit.
Bonsoir, bonsoir, ma mère,
Ma soeur Anne, bonsoir !
J'amène ma bergère
Près de nous pour ce soir.
Va te... -
AIR : Malbrough s'en va-t-en guerre
PREMIER COUPLET
Mon coursier hors d'haleine,
(Que mon coeur, mon coeur a de peine !)
J'errais de plaine en plaine,
Au gré du destrier.
DEUXIÈME COUPLET
Au gré du destrier,
Sans varlet, n'écuyer,
Là près d'une fontaine,
(Que mon coeur, mon coeur a de peine !)
Songeant à ma... -
Un papillon, sur son retour,
Racontait à deux tourterelles,
Combien dans l'âge de l'amour
Il avait caressé de belles :
"Aussitôt aimé qu'amoureux,
Disait-il, ô l'aimable chose !
Lorsque, brûlant de nouveaux feux,
Je voltigeais de rose en rose !
Maintenant on me suit partout,
Et partout aussi je m'ennuie ;
Ne verrai-je jamais le bout
D'une... -
Un bon mari, sa femme et deux jolis enfants
Coulaient en paix leurs jours dans le simple ermitage
Où, paisibles comme eux, vécurent leurs parents.
Ces époux, partageant les doux soins du ménage,
Cultivaient leur jardin, recueillaient leurs moissons ;
Et le soir, dans l'été, soupant sous le feuillage,
Dans l'hiver, devant leurs tisons,
Ils prêchaient à leurs...