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        Je subis tout mon sort… L’impérieux poème
        Me domine à l’égal de la femme qu’on aime.

        Amèrement jaloux, despotique et méchant,
        Voici que vient régner, sur mon âme, le chant.

        Servilement je sers l’impérieux poème,
        Mille fois plus aimé que la femme qu’on aime.

        Qu’il soit méchant, qu’il soit tyrannique et jaloux,
        ...

  • Je t’apporte l’enfant d’une nuit d’Idumée !
    Noire, à l’aile saignante et pâle, déplumée,
    Par le verre brûlé d’aromates et d’or,
    Par les carreaux glacés, hélas ! mornes encor,
    L’aurore se jeta sur la lampe angélique,
    Palmes ! et quand elle a montré cette relique

    A ce père essayant un sourire ennemi,
    La solitude bleue et stérile a frémi.
    Ô la...

  • Je t’apporte l’enfant d’une nuit d’Idumée !
    Noire, à l’aile saignante et pâle, déplumée,
    Par le verre brûlé d’âromates et d’or,
    Par les carreaux glacés, hélas ! mornes encor,
    L’aurore se jeta sur ma lampe angélique,
    Palmes ! et quand elle a montré cette relique
    À ce père essayant un sourire ennemi,
    La solitude bleue et stérile a frémi.
    Ô la...

  • Je t’apporte l’enfant d’une nuit d’Idumée !
    Noire, à l’aile saignante et pâle, déplumée,
    Par le verre brûlé d’aromates et d’or,
    Par les carreaux glacés, hélas ! mornes encor,
    L’aurore se jeta sur la lampe angélique,
    Palmes ! et quand elle a montré cette relique
    À ce père essayant un sourire ennemi,
    La solitude bleue et stérile a frémi.
    Ô la...

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            Ta voix est un savant poème…
            Charme fragile de l’esprit,
            Désespoir de l’âme, je t’aime
            Comme une douleur qu’on chérit.

            Dans ta grâce longue et blêmie,
            Tu revins du fond de jadis…
            O ma blanche et lointaine amie,
            Je t’adore comme les lys !

            On dit qu’un souvenir s’...

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    I. Le soldat vaudois.

    Sur d’humbles escabeaux, à l’angle d’un vieil âtre,
    Où tremblait dans la cendre une flamme bleuâtre,
    Deux soldats devisaient, l’un près de l’autre assis.
    De leur lampe mourante un reflet indécis
    Projetait sur le mur des ombres fantastiques.
    A la porte, jasaient les vents mélancoliques.
    — « Eh bien ! dit l’un,...

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            Et je regrette et je cherche Psappha

        Et je regrette et je cherche ton doux baiser.
        Quelle femme saurait me plaire et m’apaiser ?
        Laquelle apporterait les voluptés anciennes
        Sur des lèvres sans fard et pareilles aux tiennes ?

        Je le sais, tu mentais, ton rire sonnait creux
        Mais ton baiser fut lent,...

  • Un jour, au doux rêveur qui l’aime,
    En train de montrer ses trésors,
    Elle voulut lire un poème,
    Le poème de son beau corps.

    D’abord, superbe et triomphante,
    Elle vint en grand apparat,
    Traînant avec des airs d’infante
    Un flot de velours nacarat :

    Telle qu’au rebord de sa loge
    Elle brille aux Italiens,
    Écoutant passer son éloge...

  • Oh ! Donne moi la force du Lion,
    La sagesse de Goupil le renard
    Et alors je lancerai les troupes sur les Allemands
    Et leur donnerai les plus durs des coups

    Oh ! Pense au poing armé du Seigneur de la guerre
    qui frappe l'Angleterre aujourd'hui
    Et pense aux vies que nos soldats
    jettent sans...

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       O malheureux mortels ! ô terre déplorable !
    O de tous les mortels assemblage effroyable !
    D’inutiles douleurs, éternel entretien !
    Philosophes trompés qui criez : « Tout est bien » ;
    Accourez, contemplez ces ruines affreuses,
    Ces débris, ces lambeaux, ces cendres malheureuses,
    Ces femmes, ces enfants l’un sur l’autre entassés,
    Sous ces...