• Viens, ma belle Florelle, où l'ombre noir tremblote,
    Sur les bords mousselus des antres ténébreux.
    Il fait trop chaud ici, cherchons les bois ombreux,
    Le profond des vallons ou quelque fraîche grotte.

    Entrons sous ce rocher, viens tôt que je suçote
    Le coral de ta bouche, embrassons-nous tous deux,
    Éteignons nos ardeurs, jouissons dans ce creux
    De...

  • A l'ombre des myrtes verts,
    Sur un lit fait de fleurettes,
    De roses, de violettes,
    Et de cent fleurons divers,

    Au doux bruit d'une ondelette,
    Qui semblait parler d'amour,
    Roulant sur l'herbe mollette,
    Je me reposai un jour.

    Sur cette couche odorante,
    Soudain mon oeil fut sillé,
    Et au son de l'eau coulante,
    Quelque temps...

  • Je ne suis plus celui qui sous l'ombre plaisante
    D'un beau rang de sapins, tout seul se promenait,
    Un luth dessous son bras, qui doucement sonnait,
    Me délivrant d'ennui, et de douleur cuisante :

    Mais je suis bien celui qui non tant se contente
    A plaidasser ici, heureux qui ne connaît
    Procureurs ni procès, ains qui tout libre voit
    Aux champs, à force d'...

  • Il n'est que l'ombre de la treille
    Pour se rafraîchir plaisamment
    Et n'y a ombre sa pareille
    Ni qui tienne plus fraîchement,
    Et si est saine grandement.
    Puis troncs, branches, fruits et la feuille
    (Mais qu'en leur saison on les cueille),
    Tout est à l'homme secourable,
    Et (qui est plus grande merveille)
    Leur liqueur est très profitable.