• L’immensité t’écrase, — impasse
    Dont les sphères sont l’horizon ;
    Regarde à tes pieds, ô Raison !
    Les cieux sont hauts, ta vue est basse.

    Vois ! pour l’humble ciron qui passe,
    L’univers est fait d’un gazon ;
    Une heure écoule une saison ;
    Le point lui-même est un espace.

    De ces infiniment petits,
    Les impalpables sont sortis,
    Les...

  • Morne esprit, autrefois amoureux de la lutte,
    L'Espoir, dont l'éperon attisait ton ardeur,
    Ne veut plus t'enfourcher ! Couche-toi sans pudeur,
    Vieux cheval dont le pied à chaque obstacle butte.

    Résigne-toi, mon c?ur ; dors ton sommeil de brute.

    Esprit vaincu, fourbu ! Pour toi, vieux maraudeur,
    L'amour n'a plus de goût, non plus que la dispute ;
    ...

  • Mon centre est le néant, c'est un vrai lieu de paix.
    L'imposture et l'erreur ne s'y trouvent jamais.
    Lorsque je ne veux rien, l'ennemi se retire,
    Il ne sait où me prendre, il ne sait que me dire.
    Quand il veut raisonner, je ne l'écoute pas,
    Quand il flatte mes sens, je sais me tenir bas.
    Que ce néant est beau ! qu'il est doux et tranquille.
    Ce néant me...