J’aime d’un ciel de mai la fraîcheur et la grâce ;
Mais, quand sur l’infini mon cœur a médité,
Je ne peux pas longtemps affronter de l’espace
La grandeur, le silence et l’immobilité.

Pascal sombre et pieux me rend pusillanime,
Il me donne la peur et me...

 
Entouré de flacons, d’étranges serpentins,
De fourneaux, de matras aux encolures torses,
Le chimiste, sondant les caprices des forces,
Leur impose avec art des rendez-vous certains.

Il règle leurs amours jusque-là clandestins,
Devine et fait agir leurs...

 
Ah ! chante encore, chante, chante !
Mon âme a soif des bleus éthers.
Que cette caresse arrachante
En rompe les terrestres fers !

Que cette promesse infinie,
Que cet appel délicieux
Dans les longs flots de l’harmonie
L’enveloppe et l’emporte aux...

 
Quand la mer eut donné ses perles à ma bouche,
Son insondable azur à mon regard charmant,
Elle m’a déposée, en laissant à ma couche
Sa fraîcheur éternelle et son balancement.

Je viens apprendre à tous que nul n’est solitaire,
Qu’Iris naît de l’orage et le...

 
Va, ne nous plaignons pas de nos heures d’angoisse.
Un trop facile amour n’est pas sans repentir ;
Le bonheur se flétrit, comme une fleur se froisse
Dès qu’on veut l’incliner vers soi pour la sentir.

Regarde autour de nous ceux qui pleuraient naguère
Les...

Chacun donne à celle qu’il aime
Les plus beaux noms et les plus doux ;
Pour moi, c’est ton nom de baptême
Que je préfère encore à tous.

Simple et tendre à dire, il me semble
Pour te désigner le seul bon,
Et toutes les douceurs ensemble,
Je te les...

 
Que n’ai-je un peu de voix ! J’ai le cruel ennui
De sentir mon poème en ma poitrine éclore,
Et de ne pouvoir pas, plus créateur encore,
Comme j’ai mis mon cœur, mettre mon souffle en lui

Le chant aérien l’aisse, après qu’il a fui,
Des lèvres jusqu’au ciel...

Un mot me hante, un mot me tue.
Je l’écoute contre mon gré :
À le bannir je m’évertue,
Il me suit, toujours murmuré.

À l’ancien chant de ma nourrice
Je le mêle pour l’assoupir,
Mais, redoutable adulatrice,
La musique en fait un soupir.

Je gravis...

 
Les lèvres qui veulent s’unir,
À force d’art et de constance,
Malgré le temps et la distance,
Y peuvent toujours parvenir.

On se fraye toujours des routes ;
Flots, monts, déserts n’arrêtent point,
De proche en proche on se rejoint,
Et les heures...

 
Ceux qui sont morts d’amour ne montent pas au ciel :
Ils n’auraient plus les soirs, les sentiers, les ravines,
Et ne goûteraient pas, aux demeures divines,
Un miel qui du baiser pût effacer le miel.

Ils ne descendent pas dans l’enfer éternel :
Car ils se...