• Bien tard, quand il se sent l’estomac écœuré,
    Le frère Milotus un œil à la lucarne
    D’où le soleil, clair comme un chaudron récuré,
    Lui darde une migraine et fait son regard darne,
    Déplace dans les draps son ventre de curé.
    Il se démène sous sa couverture grise
    Et descend, ses genoux à son ventre tremblant,
    Effaré comme un vieux qui mangerait sa prise...

  • À quatre heures du matin, l’été,
    Le Sommeil d’amour dure encore.
    Sous les bosquets l’aube évapore
         L’odeur du soir fêté.

    Mais là-bas dans l’immense chantier
    Vers le soleil des Hespérides,
    En bras de chemise, les charpentiers
         Déjà s’agitent.

    Dans leur désert de mousse, tranquilles,
    Ils préparent les lambris...

  • I

    Ainsi, toujours, vers l’azur noir
    Où tremble la mer des topazes,
    Fonctionneront dans ton soir
    Les Lys, ces clystères d’extases !

    À notre époque de sagous,
    Quand les Plantes sont travailleuses,
    Le Lys boira les bleus dégoûts
    Dans tes Proses religieuses !

    − Le lys de monsieur de Kerdrel,
    Le Sonnet de mil huit cent trente,
    Le...

  • On a faim dans la chambrée −
    C'est vrai...
    Émanations, explosions. Un génie :
    « Je suis le gruère ! » −
    Lefêbvre « Keller ! »
    Le génie « Je suis le Brie ! » −
    Les soldats coupent sur leur pain :
    « C'est la vie ! »
    Le génie. − « Je suis le Roquefort ! »
    − « Ça s'ra not' mort !... »
    Je suis le gruère
    Et le Brie !... etc.

  • 1. Les parents

    Nous sommes tes Grands-Parents
         Les Grands !
    Couverts des froides sueurs
    De la lune et des verdures.
    Nos vins secs avaient du cœur !
    Au Soleil sans imposture
    Que faut-il à l’homme ? boire.

    MOI − Mourir aux fleuves barbares.

    Nous sommes tes Grands-Parents
         Des champs.
    L’eau est au fond des osiers...

  • Il existe deux versions de ce poème.

    Première version[modifier...

  • Le Printemps est évident, car
    Du cœur des Propriétés vertes
    Le vol de Thiers et de Picard
    Tient ses splendeurs grandes ouvertes.

    Ô mai ! Quels délirants cul-nus !
    Sèvres, Meudon, Bagneux, Asnières,
    Écoutez donc les bienvenus
    Semer les choses printanières !

    Ils ont schako, sabre et tamtam
    Non la vieille boîte à bougies
    Et des yoles...

  • Le loup criait sous les feuilles
    En crachant les belles plumes
    De son repas de volailles :
    Comme lui je me consume.

    Les salades, les fruits
    N’attendent que la cueillette ;
    Mais l’araignée de la haie
    Ne mange que des violettes.

    Que je dorme ! que je bouille
    Aux autels de Salomon.
    Le bouillon court sur la rouille,...